Province Nord : une sécheresse record

Malgré les pluies de ces derniers jours sur la zone Voh, Koné, Pouembout, le niveau des ressources en eau reste critique. Depuis la mise en place du comité sécheresse par la Province Nord, c’est la première fois que le niveau de crise est activé. 
La station de pompage de la coco alimente en eau potable la tribu de Oundjo et le village de Voh. Depuis le mois de septembre, son forage est sous étroite surveillance assure Jean-Marie Louvet, chef d’exploitation Aquanord. « L’eau baisse dans le forage, ce qui crée une arrivée d’air au niveau de l’aspiration de la pompe ». Chaque année, la sécheresse est déclarée de plus en plus tôt et 2019 bat tous les records. « Il a encore baissé depuis hier. Habituellement, le niveau se situe entre 8 et 9 mètres mais aujourd’hui, il a diminué de moitié, ce qui fait que l’on est obligé de réduire le débit de pompage de moitié », témoigne le professionnel. 
 
 

Économiser la ressource


Des techniciens viennent contrôler l’unique source d’eau d’un agriculteur de la zone. En temps normal, il peut arroser deux hectares à l’heure. Aujourd’hui, sa capacité d’irrigation est divisée par deux. C’est la première année durant laquelle l’agriculteur doit brider son forage car un arrêté municipal a été pris pour économiser la ressource. « Ils vont être obligé d’arrêter certaines cultures, il va falloir prioriser. Certains agriculteurs qui prélèvent directement dans la rivière, sont dans l’incapacité de prélever car elle ne coule plus. D’autres du fait de l’arrêté, n’auront plus le droit de prélever de l’eau ailleurs », explique Stephen Metzdorf, technicien hydraulique agricole à la Direction du Développement et de l’Équipement de la Province Nord. 
 

En moins de trois mois, le plan sécheresse est passé de vigilance à crise sur la zone VKP, le plus critique des niveaux prévus. « La fin d’année va être assez compliquée. Avec les équipes d’Aquanord on essaie de trouver des solutions de maillage, de ressources de secours pour tenir mais il est vrai qu’il faut que tout le monde fasse un effort justement, si aucune pluviométrie ne revient », affirme Lucie Brounais, responsable technique du SIVOM VKP.
Les pluies tombées ces derniers jours n’ont pour l’heure pas suffit à recharger les cours d’eau. Des niveaux extrêmement bas qui n’ont pas été atteints depuis plus d’un quart de siècle sur la zone VKP. 

Le reportage de Gael Detcheverry : 
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