Le sujet était au cœur des discussions lundi matin devant le centre médico-social. Cambriolage chez la sage-femme, vol d’un véhicule de fonction du dispensaire... La population est consternée et redoute la désertification médicale.
"Ça sanctionne tout le monde, déplore Marie-Astrid Tiahin, habitante de Touho. Et si elle décide de partir, on se retrouvera encore sans sage-femme." "Et après, s'il n'y a plus de médecin, plus de sage-femme, comment on fait ?", renchérit Simone Tuai, une autre habitante de la commune.
Il faut que la population se réveille!
Jerry Guillermet, habitant de Touho.
"Ceux qui font ça, des membres de leur famille seront peut-être obligés de passer par les sages-femmes ou par le dispensaire, se désole Alain Tuai, assis à ses côtés. Ça va pour ceux qui ont les moyens, mais ceux qui n'ont pas de moyens, ici la plupart des gens des tribus, ils prennent le car."
Jerry Guillermet aussi est dépité : "C’est malheureux ! Déjà qu’on n'a plus de médecin, plus rien et voilà, ils continuent. Il faudrait qu’elle reste quand même, mais il faut que la population se réveille."
Lien de confiance fragilisé
Arrivée en octobre dernier pour une durée d’un an, Chloé Virefleau exerce son métier de sage-femme au sein des dispensaires de Touho et de Hienghène. Pour elle, c’est le lien de confiance qui s’est fragilisé.
"Aujourd’hui, je me sens à la fois triste et inquiète. Inquiète parce qu’on a réussi à rentrer dans mon logement, dans ma chambre. Parce que j’y vis seule et qu’il a été très facile de fracturer l’entrée. Et un peu triste aussi parce que ce sont des gens de la population qui ont fait ça et moi je suis là pour travailler avec cette population, pour aider à faire de la prévention, prendre en charge la santé des gens et c’est triste de voir que des choses comme ça peuvent quand même arriver."
Aujourd’hui, je me sens à la fois triste et inquiète...
Chloé Virefleau, sage-femme de Touho et Hienghène
Un fait divers qui vient s’ajouter à la longue liste de ceux que subissent les établissements de santé en province Nord. L'institution condamne d'ailleurs fermement ces actes. Une plainte a été déposée par la victime. Une enquête de gendarmerie est en cours.