Les savoir-faire traditionnels se trouvent au cœur de rencontres organisées au marché de Touho durant ce mois de novembre. Chaque lundi, les femmes des tribus viennent partager leurs connaissances, pour s'assurer qu’elles vont continuer à se transmettre.
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Henriette, une maman de Poyes assise à même le sol, met en forme des feuille de cocotier. Elle s’affaire sous les yeux d’autres femmes désireuses d’apprendre à tresser. Plus loin, Anne-Marie s’exerce à la machine à coudre. «Pour faire un haut, le col, précise cette habitante de Vieux-Touho. Je viens voir les mamans, comme ça je vais apprendre à coudre.»
Ecoutez ses explications en langue, traduites par Marguerite Poigoune.
Un reportage radio de Marguerite Poigoune.
Fibres de bourao
Quelques mètres plus loin, des femmes tressent des fibres de bourao. Parmi elles, Simone, de Kokingone. «Une jupe de coutume!, s’enthousiasme-t-elle. C’est la première fois que je vois ça. C’est intéressant, d’apprendre les choses d’avant.»Autrefois, les jupes de coutume
Une jupe de coutume, pour représenter la femme. Elle était utilisée autrefois lors des échanges à l’occasion de mariages. Suzanne Poinine est venue montrer ce savoir-faire qui a disparu des cérémonies coutumières. Mais la maman de Tiwaé a pu en voir durant sa jeunesse.Ecoutez ses explications en langue, traduites par Marguerite Poigoune.
Enveloppée
«Là, ce sont des poils de roussette, c’est la tête, décrit Suzanne Poinine. Cet objet représente la femme. Ce sont les femmes qui la déposent dans la coutume, et non les hommes. Quand la jupe est placée sur une coutume, elle est enveloppée dans un morceau de couverture, autrefois fait de fibres de banian.»Autrefois, dans les coutumes, les hommes utilisaient la monnaie kanak et les femmes, cette jupe.
Pour un mariage
«Lors d’une cérémonie coutumière pour un mariage, les femmes attendent que les hommes posent la monnaie kanak et ensuite, elles placent la fille ou la femme, la tête posée sur un support, représentant un oreiller, raconte-t-elle. Autrefois, dans les coutumes, les hommes utilisaient la monnaie kanak et les femmes, cette jupe. Et les objets étaient disposés les uns à côté des autres, pendant les échanges.»Quatre ateliers
Ces rencontres sont organisées par les femmes du marché. Quatre ateliers ont été mis en place: tressage de cocotier, tressage de pandanus, couture et teinture sur tissu. De quoi permettre la transmission de savoir-faire qui seront aussi mis en lumière lors de la Journée de la femme, le 8 mars, à Touho.Un reportage radio de Marguerite Poigoune.