Jusqu'au 8 octobre, Nicolas Molé fait découvrir au centre culturel de Voh l'aspect invisible de la culture kanak. L'artiste plasticien cherche à créer un déclic auprès de la population de Nouvelle-Calédonie, dans une société en constante évolution.
«La Faim des totems», présentée au centre culturel de Voh jusqu'au 8 octobre, est le fruit d’une réflexion contemporaine sur le monde invisible cher à la culture kanak. Des esprits protecteurs des ancêtres, qui ont tendance à être dilués dans une société en pleine évolution.
"La Faim des totems", comme on l’entend, ça semble pessimiste au sens de quelque chose qui se termine. J’ai choisi de l’écrire ainsi pour dire qu’il faut se nourrir de nos totems et ne pas les oublier.
Et d’ajouter : «Aujourd’hui, il faut revenir à cette nourriture invisible, à cette "nourriture spirituelle", qui nous indique le chemin à suivre.» Un regard est ainsi porté sur l’avenir : «Pour les nouvelles générations, c’est important de se nourrir de ce que les grand-pères avaient comme histoires, avec chaque totem, de chacun des clans, et les relations entre ces totems.»
«Ce n’est pas une pièce contre l’industrie minière, modère-t-il. Je fais juste un constat. C’est-à-dire que l’on est en train de manger nos montagnes par le sommet et on détruit cet environnement qui peut être totémique.» Une exposition, qui interpelle sur la dualité de la société calédonienne, en constante transformation. Son auteur souhaite, l’espace d’un instant, changer le regard des habitants de ce pays. L'appel à un retour aux sources.