12 % du capital pour l’actionnariat salarié, c’était une promesse de Prony Resources. Ce sera une réalité à partir du 15 septembre. Un plan d’investissement qui est étalé sur 3 ans, mais les premiers servis profiteront d’un coup de pouce de l’entreprise. Celle-ci abonde en effet à hauteur de 100 % de la mise. Guillaume Bernard, directeur des ressources humaines, explique qu'il s'agit de "la participation exceptionnelle de l’employeur qui est là pour récompenser, en quelque sorte, l’investissement fait par le salarié".
Si le salarié met 10 000 francs CFP, l’entreprise met 10 000 francs également, ce qui fait que le salarié obtient 20 000 francs à l’arrivée.
Guillaume Bernard, DRH de Prony Resources
Appel à l'investissement
Un encouragement pour lancer la souscription et décider des volontaires, pas forcément au fait de ce type d’investissement. "A partir du moment où les gens investissent leur argent propre, c’est toujours difficile parce que dans chaque investissement, il n’y a pas de risque zéro. Par contre, le dispositif que nous avons actuellement est calqué sur le dispositif du même type en Métropole et qui permet de protéger l’investissement des salariés", précise Yannick Falelavaki, représentant du personnel.
Un système cadré
Ce plan d’actionnariat a en effet reçu l’agrément délivré par l’autorité des marchés financiers. Ce que Prony Resources traduit dans ses engagements, selon le directeur des ressources humaines, Guillaume Bernard. "Nous avons mis en place un système spécifique de protection qui s’applique sur l’ensemble des fonds qui seront placés et qui permet, en cas de gains, de faire un gain lié à l’augmentation de la valeur de l’action, et en cas de baisse, de ne pas perdre puisque l’entreprise s’est engagée à racheter à la valeur de souscription".
Pour les dividendes, il faudra certainement patienter. En 2022, l’objectif de production de 37 000 tonnes ne sera pas atteint, sans oublier l’inflation des matières premières. Néanmoins, l’entreprise espère capitaliser ainsi pour un milliard de francs.
Le reportage de Bernard Lassauce et Claude Lindor :
A noter : sur les 12 % d’actionnariat salarié, une partie de l’ investissement se fait au travers des primes du plan de compétitivité, de manière obligatoire.
Des réserves émises par le Soenc nickel
Si le Soenc nickel est porteur de ce projet depuis le début, le syndicat émet tout de même quelques réserves. "Il faudra stabiliser la production à 3 000 tonnes pour que ça puisse marcher. Aujourd’hui, on en est qu’à deux tiers des 3 000 tonnes. Si on n’a pas se stabilité de la production, l’actionnariat, ça ne marche pas, on va déposer le bilan. C’est le message qu’on souhaite faire passer. Il n’y a pas de risque zéro, comme ils le laissent entendre pour l’actionnariat salarié. Nous, Soenc nickel, on met un bémol dessus. On sera vigilant au sein de la production", commente Alexis Falematagia, délégué syndical.
Par rapport à l’actionnariat, il y aura un conseil de surveillance, ça n’a pas été évoqué. Il y aura quatre représentants de salariés, quatre représentants de la direction et on va élire un président du conseil de surveillance. Ce sera un représentant des salariés auprès du conseil d’administration. Si on ne fait pas les 3 000 tonnes, ça ne marche pas. Pour tenir cet objectif, la direction ne doit pas faire d’erreur stratégique.
"Dernièrement, il y en eu beaucoup au niveau de la maintenance. On a perdu en production donc, nous, on n'était pas contents. Il ne faut pas oublier que nous, les 12 % de salariés, on met la main à la poche. Il y a les 9 % pour la population locale, les 30 % (répartis) au niveau des provinces Iles, Nord et Sud, mais elles ne mettent pas d’argent. Donc nous, en tant que syndicat majoritaire, on ne souhaite pas être les dindons de la farce."
Alexis Falematagia, délégué syndical, Soenc nickel, joint par Coralie Cochin :
Prony Ressources, actionnariat populaire, Alexis Falematagia / Coralie Cochin