Face à la baisse des recettes causée par les émeutes, la collectivité a décidé le 15 juillet dernier de changer les conditions de prise en charge des patients les plus démunis. Ce qui change principalement, c’est que certains patients vont payer plus.
Mais pas tout de suite car pour l'heure, l'aide médicale gratuite (AMG) est toujours suspendue faute de trésorerie. La province Sud attend que le gouvernement et la Cafat épongent leurs dettes, de l'ordre de neuf milliards de francs, pour avoir de quoi payer les prises en charges.
À ce stade, aucune information sur une date de reprise. Cette suspension temporaire pourrait donc durer encore un moment, laissant patients et professionnels dans le flou. Alors qu'est-ce qui change ? Qui est exonéré de frais ? NC La 1ère fait le point.
A partir du 1er août 2024
- Avancement des frais
Le ticket modérateur passe de 10 à 20% pour la majorité des bénéficiaires de l'AMG. Mais comme l'aide médicale est pour le moment suspendue, si vous vous rendez à partir de ce jeudi 1er août chez un médecin, vous devrez payer la totalité des frais et vous serez remboursés uniquement lorsque l'aide médicale sera de nouveau en fonctionnement. Même chose pour les professionnels de santé (hors pharmacie) qui décideraient de ne pas faire payer les patients, ils ne seront payés par la Province qu'à la reprise des paiements.
Pas de changements pour les personnes en situation de handicap, en établissement de santé, bénéficiant de l’aide sociale et pour les anciens combattants : ils sont toujours exonérés de frais.
- Reprise de la prise en charge pour les médicaments
Bonne nouvelle cependant : la Province Sud a indiqué reprendre dès ce 1er août les paiements des médicaments pour l’ensemble des bénéficiaires de l’aide médicale gratuite. Ils seront donc amenés à payer une partie de leurs traitements en fonction de leur niveau de prise en charge.
Lorsque l'aide médicale va reprendre
- Ceux qui payaient auparavant 10% payeront désormais 20%
- Les patients en longue maladie devront payer 10% uniquement pour les consultations, les visites à domicile et le transport sanitaire. Tout le reste des dépenses, comme les dialyses, les pharmacies ou les traitements pour le cancer, continueront à être prises en charge à 100%
- Les femmes enceintes paieront désormais 10%
- Les enfants de moins de trois ans paieront eux aussi 10% des frais
Une réforme contestée
Les femmes enceintes et les enfants de moins de trois ans se voient désormais appliquer un ticket modérateur de 10 % de tous leurs actes médicaux. Une situation contraire au principe d'égalité devant la loi prévu par la Constitution selon la Fédération des professionnels libéraux de santé qui a saisi le Haut-commissaire.
"Les femmes enceintes, si elles sont à l'aide médicale, devront acquitter 10% pour les soins qui sont couverts par la maternité alors que celles qui seront au RUAMM sont elles prises en charge à 100%. Pour nous, notre démarche est égalitaire. L'Etat est garant de ces droits constitutionnels" explique Patrice Gauthier, président de la FPLS.