L’aide médicale représente l'enjeu financier le plus conséquent des trois domaines abordés ce jeudi matin en assemblée provinciale, à la Moselle : un total de cinq milliards par an, qui bénéficie à 27 000 personnes dans le Sud. Cette compétence de la Nouvelle-Calédonie avait été laissée aux provinces en 2000.
Contexte de crise
Mais en ces temps de crise, aggravée par la situation liée au coronavirus, l’année 2021 s'annonce celle des coupes budgétaires… Le transfert de la compétence de l’aide médicale devrait être effective le 1er avril. Pour Naïa Wateou, membre de l’Avenir en confiance, la province Sud est arrivée à bout de souffle.Son intervention saisie au micro de Mathieu Ruiz Barraud :
APS, Naïa Wateou
Jusqu'à présent, la province Sud a assumé financièrement, pour le gouvernement, des compétences qui lui reviennent de droit. Dans la contrainte économique actuelle, ce système ne peut perdurer. L'idée n'est pas de créer une rupture de service pour les usagers, et notamment les plus fragiles, mais bien d'engager dès 2021 les réformes qui s'imposent.
Pour : Avenir en confiance et Générations NC
Le texte a été adopté par l’Avenir en confiance et Générations NC. Calédonie ensemble a voté contre. Selon Philippe Michel, impossible de savoir si la Nouvelle-Calédonie a les moyens d’intégrer cette nouvelle ligne dans un budget déjà serré.Sa déclaration prise au micro de Mathieu Ruiz Barraud :
APS, Philippe Michel
Vous nous avez répondu en commission que vous envisagez d'affecter une part plus importante de la TGC au financement de notre système de santé. Mais on ne voit pas en quoi cela règlerait le problème. A périmètre de recettes identique, tout ce qui sera transféré des budgets des collectivités vers le financement du système de santé creusera évidemment les déficits des budgets des collectivités.
Contre : Calédonie ensemble, indépendantistes et Eveil océanien
Les élus indépendantistes et l'Eveil océanien ont également voté contre ce transfert. On retiendra aussi que la clef de répartition s’est bien sûr invitée dans les débats. Pour l’Avenir en confiance, le dispositif ne peut plus durer en l'état, quand le FLNKS parle d’une solidarité toujours nécessaire.Débat similaire sur le handicap et l'enseignement privé
Les deux autres textes ont également été adoptés, plus rapidement, avec les mêmes arguments de part et d'autre. Ils portent sur la cessation d'exercice des compétences déléguées en matière de handicap, et de fonctionnement des établissements d'enseignement privé. Le privé qui scolarise environ onze mille élèves en province Sud. En tout, c'est une économie de plus de sept milliards sur laquelle table l'exécutif provincial.Le compte-rendu de Stéphanie Chenais et Laura Schintu :