A partir du 1er juin, les restrictions de la vente d'alcool sont levées par la province Sud. Un changement dans la réglementation des débits de boisson. Les commerçants auront un an pour se mettre aux normes.
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Jean-Philippe Favan est gérant d’un commerce à Nouméa. Pour lui, pas de problèmes liés aux directives concernant la levée de la restriction de la vente d’alcool à partir du 1er juin.
En effet, on se prépare ici à créer rapidement un espace dédié à la vente de vin, de bières et de spiritueux avec une caisse spécifique.
« Il y a des structures qui ne font même pas 100 m2, avec une densité de produits énorme. Donc ils doivent réorganiser la structure de leur établissement » explique ce représentant des petits commerçants. « Et il y a aussi le point de vue humain. C’est à dire qu’en général, dans les petites structures de proximité, la personne est toute seule à la caisse, une autre personne est en cuisine, et donc avoir deux caisses et pouvoir séparer ces deux caisses et être aux deux caisses en même temps, c’est assez compliqué ».
A partir du 1er juin, les commerçants auront une année pour se mettre aux normes. Certaines craintes sont déjà évoquées.
« Si la personne se présente sans la carte d’identité, quel que soit l’âge, nous ne pourrons pas lui vendre de l’alcool. J’imagine la réaction de certaines personnes. Et donc ces personnes là sont confrontées à ça » poursuit Jean-Philippe Favan. « Et aussi à des problèmes de vols, donc l’aspect protection, agents de sécurité, ça, ça n’a pas été budgété, il n’y a pas de solution aujourd’hui pour les petits commerçants ».
Cette modification du code des débits de boisson propose une aide directe allant jusqu’à un million de francs CFP pour financer 50 % des travaux.
Pour rappel, cette décision politique répond à un engagement des pouvoirs publics qui souhaitent lutter contre les marchés noirs.
« A partir du 1er juin, c’est le top départ. Ils ont un an pour faire évoluer leur commerce. Donc effectivement, on a la possibilité de répondre à toutes les questions qu’ils ont sur ces aménagements. Et puis on termine durant cette période aussi le travail de formation, toute cette évolution a été faite en liaison et en concertation avec leurs représentants, et là, on s’est laissé encore un petit peu de temps pour définir un périmètre et un contenu de formations qui soient vraiment très adaptés à leurs besoins » explique Nicolas Pannier, secrétaire général de la province Sud. « L’aide à la sécurisation elle existe déjà. C’est un dispositif qui peut permettre aux commerces de pouvoir améliorer les éléments de sécurité, ça peut être un renforcement des systèmes de fermeture, ça peut être de la vidéo-protection »
« Ça fait déjà de nombreuses années qu’on subit tous les textes sortis par le gouvernement sur l’augmentation des taxes, sur l’interdiction de faire de la publicité, les dégustations… Donc ça fait des années qu’on joue avec ça, donc maintenant, il faudra vraiment voir ce qui va se passer. Pour l’instant, on s’en sort toujours pas trop mal, donc on verra vraiment sur le long terme » explique Matthieu Maroleau, co-gérant d'une vinothèque. « Ce qui va être intéressant pour nous, c’est que justement, en levant ces restrictions, on va pouvoir vraiment se concentrer sur une partie qui est quand même notre coeur de métier, c’est les spiritueux et dans ce cas là, peut être que cette partie va pouvoir augmenter notre chiffre d’affaires ».
Avec l’application de la nouvelle délibération, les professionnels s’attendent à une augmentation des ventes d’alcool à partir du 1er juin.
Un secteur qui pour certains commerçants correspond à quatre millions de francs CFP par mois soit 30 à 40 % de leur chiffre d’affaires.
Le reportage de Natacha Lassauce-Cognard et Nicolas Fasquel
En effet, on se prépare ici à créer rapidement un espace dédié à la vente de vin, de bières et de spiritueux avec une caisse spécifique.
Des adaptations difficiles pour certains
Pour certains petits commerçants, la situation sera beaucoup plus délicate.« Il y a des structures qui ne font même pas 100 m2, avec une densité de produits énorme. Donc ils doivent réorganiser la structure de leur établissement » explique ce représentant des petits commerçants. « Et il y a aussi le point de vue humain. C’est à dire qu’en général, dans les petites structures de proximité, la personne est toute seule à la caisse, une autre personne est en cuisine, et donc avoir deux caisses et pouvoir séparer ces deux caisses et être aux deux caisses en même temps, c’est assez compliqué ».
A partir du 1er juin, les commerçants auront une année pour se mettre aux normes. Certaines craintes sont déjà évoquées.
« Si la personne se présente sans la carte d’identité, quel que soit l’âge, nous ne pourrons pas lui vendre de l’alcool. J’imagine la réaction de certaines personnes. Et donc ces personnes là sont confrontées à ça » poursuit Jean-Philippe Favan. « Et aussi à des problèmes de vols, donc l’aspect protection, agents de sécurité, ça, ça n’a pas été budgété, il n’y a pas de solution aujourd’hui pour les petits commerçants ».
Des aides à l’aménagement
Selon la délibération de la province Sud adoptée en séance publique le 7 mai dernier, un dispositif de soutien à l’aménagement sera apporté aux commerces n’excédant pas 350 m2 pour les communes du Grand Nouméa, et 500 m2 pour toutes les autres communes.Cette modification du code des débits de boisson propose une aide directe allant jusqu’à un million de francs CFP pour financer 50 % des travaux.
Pour rappel, cette décision politique répond à un engagement des pouvoirs publics qui souhaitent lutter contre les marchés noirs.
« A partir du 1er juin, c’est le top départ. Ils ont un an pour faire évoluer leur commerce. Donc effectivement, on a la possibilité de répondre à toutes les questions qu’ils ont sur ces aménagements. Et puis on termine durant cette période aussi le travail de formation, toute cette évolution a été faite en liaison et en concertation avec leurs représentants, et là, on s’est laissé encore un petit peu de temps pour définir un périmètre et un contenu de formations qui soient vraiment très adaptés à leurs besoins » explique Nicolas Pannier, secrétaire général de la province Sud. « L’aide à la sécurisation elle existe déjà. C’est un dispositif qui peut permettre aux commerces de pouvoir améliorer les éléments de sécurité, ça peut être un renforcement des systèmes de fermeture, ça peut être de la vidéo-protection »
Les craintes des cavistes
Cette délibération suscite de nombreuses interrogations. Les gérants de vinothèques craignent déjà de nouvelles concurrences.« Ça fait déjà de nombreuses années qu’on subit tous les textes sortis par le gouvernement sur l’augmentation des taxes, sur l’interdiction de faire de la publicité, les dégustations… Donc ça fait des années qu’on joue avec ça, donc maintenant, il faudra vraiment voir ce qui va se passer. Pour l’instant, on s’en sort toujours pas trop mal, donc on verra vraiment sur le long terme » explique Matthieu Maroleau, co-gérant d'une vinothèque. « Ce qui va être intéressant pour nous, c’est que justement, en levant ces restrictions, on va pouvoir vraiment se concentrer sur une partie qui est quand même notre coeur de métier, c’est les spiritueux et dans ce cas là, peut être que cette partie va pouvoir augmenter notre chiffre d’affaires ».
Avec l’application de la nouvelle délibération, les professionnels s’attendent à une augmentation des ventes d’alcool à partir du 1er juin.
Un secteur qui pour certains commerçants correspond à quatre millions de francs CFP par mois soit 30 à 40 % de leur chiffre d’affaires.
Le reportage de Natacha Lassauce-Cognard et Nicolas Fasquel