Et si, au lieu de construire des logements sociaux basiques, on construisait des logements adaptés au mode de vie des gens du pays ? C’est en tout cas le vœu du gouvernement. Il souhaite ainsi éviter le problème des habitats inoccupés. Par "habitat océanien", il vise "surtout un habitat efficace qui correspond à notre environnement et aux populations qui y vivent", explique Vaimu'a Muliava, membre du gouvernement chargé notamment des secteurs de la construction, de l’urbanisme et de l’habitat. Avant de rappeler qu'il s'agit de populations "kanak, des Calédoniens d’origine wallisienne et futunienne, tahitienne, du Vanuatu, des familles caldoches de souche européenne qui viennent de Brousse pour chercher du travail ici."
Trouver des réponses
Ce concept d'"habitat social" sera abordé à la première biennale de la construction. Lors de cet événement, de nombreux acteurs, notamment issus du BTP, se rassembleront autour de conférences-débats, d’ateliers de master-class payantes. L’occasion de trouver des réponses face aux nombreux enjeux du secteur de la construction qui sont aussi bien économiques, environnementaux que sociétaux.
Parmi les acteurs qui seront présents, Djamil Abdelaziz, directeur adjoint à la direction des achats, du patrimoine et des moyens de la Nouvelle-Calédonie. Selon lui, il faut tout revoir, tout repenser de la construction jusqu’à la question des sinistres du logement. "On a des lotissements entiers où quand il pleut à l’extérieur, il pleut à l’intérieur. Ce sont des situations complètement inacceptables. Ça va changer de deux façons. D’une part, on va lutter contre cette sinistralité. D’autre part, on va protéger le Calédonien puisque lorsqu’il y a une sinistralité, il fait appel à son assurance qui a un délai contraint pour l’indemniser du montant du préjudice subi."
Un concours d'idées
Pour mener à bien son objectif, le gouvernement lance un concours d’idée sur le thème « concevoir le logement approprié aux modes de vie océaniens en milieu urbain, périurbain, sur terres coutumières ». Un concours qui s’adresse aux collectivités, aux GDPL, associations de quartiers ou de squatters et à l’ensemble des acteurs du logement. Les équipes qui concourront seront retenus lors de la biennale. Ils pourront remettre leurs projets fin juillet.
Ce chantier fait partie de la lutte contre les inégalités que s’est fixée le gouvernement. A savoir qu’un logement sur dix est inoccupé sur le territoire.