Des banderoles pour faire bouger les choses. Un groupe de parents d'enfants de primaire de l'école Daniel Mathieu de Boulouparis dénonce la manière dont sont organisés les déjeuners depuis la fermeture du restaurant scolaire. "On nous avait promis une solution, mais deux semaines de vacances après, le problème est toujours le même, se plaint une mère. Nos enfants mangent toujours sous les vérandas et quelques nattes."
L’une des mamans de l’association de parents d’élèves a expliqué le problème à Sylvie Hmeun :
Première alerte en mai dernier, quand des dizaines d'élèves décrivent des maux de ventre. Les analyses effectuées par le Sivap n'expliquent pas la cause de ce qui ressemble à une intoxication alimentaire. Une enquête pour empoisonnement est ouverte par la gendarmerie. Des prélèvements sont envoyés dans un laboratoire de criminologie de l'Hexagone. L'ancienne cantine est alors ouverte pour les parents qui ne souhaitent plus que leurs enfants mangent les repas du prestataire de Bourail.
Pique-nique sous vide
Deuxième épisode fin septembre : "un élève trouve des agrafes dans son plateau", selon Valérie Trahan, deuxième adjointe en charge de l'enseignement. Par sécurité le maire, Pascal Vittori, décide alors de fermer toutes les cantines jusqu'à nouvel ordre. "Ça n'est pas un service obligatoire, explique Jérémy Coste, le secrétaire général de la mairie de Boulouparis. Nous avons gelé le marché public, et organisé, avec une association de parents d'élèves, la livraison de repas sous vide. Le maire ne veut plus prendre cette responsabilité."
Depuis septembre, et dans la continuité depuis la rentrée lundi, ce sont des parents qui surveillent et encadrent ces temps de repas. Sandwiches ou salades, fromages, desserts et boissons, sont désormais consommés dans la cour de récréation. "Cela se fait sous forme de pique-nique, confirme Jérémy Coste. Il n'y a pas de manipulation, pour éviter les risques. Nous ne connaissons pas les avancées de l'enquête en cours. Les cantines rouvriront courant novembre, après l'installation d'un système de vidéosurveillance." En attendant, dès la semaine prochaine, le centre socioculturel sera mis à disposition pour y faire déjeuner les enfants à l'abri.
Voyez aussi le reportage réalisé vendredi 27 octobre par Loreleï Aubry et Cédric Michaut.