Un geste symbolique. Roger Thevedin, président de l’aire depuis trois ans, s’est fait vacciner le premier, samedi 17 juillet, à Kouergoa. Il tenait à montrer l’exemple : "A travers ça, je voulais demander aux ressortissants du pays Xârâcùù, et même aux autres aires coutumières, de se faire vacciner. Arrivé à un moment, l'ouverture des frontières doit se faire, pour faire marcher l'économie du pays."
Je pense que des gens hésitent parce qu'ils ne comprennent pas. C'est surtout l'incompréhension, et aussi des mauvais messages qui passent dans les réseaux sociaux.
Un médecin et une infirmière ont spécialement fait le déplacement dans cette tribu de Boulouparis. Sous une telle forme, c'était une première. Marie-Virginie Kays est âgée de 56 ans, elle n’a pas hésité.
Je suis agent à l'OPT. J'ai le contact avec les clients alors c'est pour me protéger, et j'ai mes parents qui sont âgés. Je pense à eux, aussi.
Suzanne Martin a cinquante ans, elle aussi a saisi l’occasion. "Il vaut mieux faire là, tant qu'il y a des vaccins. J'ai tellement peur d'attraper la maladie", confie-t-elle. A la fin de la matinée, 25 personnes avaient reçu la première dose. L’équipe médicale reviendra prochainement administrer la seconde.
Pour l'immunité collective dans les tribus
Le gouvernement était représenté par son président Louis Mapou, Yannick Slamet qui en est membre ou encore le directeur des Affaires coutumières, Louis Waïa. Avec cette opération de proximité, le nouvel exécutif espère atteindre le plus rapidement possible l’immunité collective dans les tribus.
Des tableaux chiffrés ont été distribués aux responsables des six districts. Dans l’aire Xârâcùù, qui compte 7 003 habitants répartis dans 41 tribus, il faudrait par exemple que 4 667 personnes reçoivent le vaccin, pour atteindre cette immunité.
Les personnes qui sont dans des endroits reculés ne vont pas aux campagnes de vaccination en zone urbaine. Elles n'y ont pas accès, Mais surtout elles ne sont pas sensibilisées.
Déterminer les lieux
Pour accueillir les futures journées de vaccination, différents sites ont été proposés. Il s’agit, dans un premier temps, des tribus les plus peuplées, ou de celles où il y a le plus de personnes jugées vulnérables ou fragiles : Nakety à Canala, Grand Couli à Sarraméa, Saint-Philippo II à Thio ou Amon-Kasiori à Kouaoua.
Dans le même esprit, le gouvernement annonce une prochaine rencontre avec le conseil coutumier de l'aire Paicî.
Ecoutez le reportage de Stéphanie Chenais :
Matinée de vaccination à la tribu de Kouergoa
Voyez aussi celui de Laura Schintu :