A la découverte des cairns du Mont Do

Un cairn sur le Mont Do
Troisième édition des journées de l’archéologie à Boulouparis. Dans la perspective de l’ouverture début 2020 du sentier de grande randonnée entre Nassirah et Ouipoin, des visites guidées sur le Mont Do ont permis de découvrir le patrimoine archéologique, immatériel et naturel du site.

Des traces de passage de plusieurs siècles 

Une ascension en voiture pour remonter le temps sur le Mont Do, à quelques kilomètres de la tribu de Nassirah à Boulouparis. Des fouilles archéologiques ont permis récemment d’identifier une quarantaine de cairns, ces amas de pierres laissés par les kanak il y a plus de cinq cents ans pour marquer leur passage.
« Pour comprendre l’endroit, il faut qu’on commence depuis le bord de mer jusqu’ici, avec les relations des tribus, les relations des différentes régions… » explique l’ archéologue John Ouetcho aux visiteurs. 
 

Lieu d’échange des clans de la montagne et de la mer

Sur ce site du Mont Do, les vieux racontent que les clans de la montagne et de la mer se rencontraient pour échanger des produits : roussettes et notous contre coquillages et poissons. 
« Dans la région Xârâcùù, c’est Xûteêitè. Çà veut dire lieu de rencontre, lieu de partage, lieu de chant et c’est un endroit important par rapport à l’Histoire déjà.  Et l’archéologie va nous permettre de bien définir dans le temps comment çà s’est passé et de quand date cet endroit » explique Martin Thevedin, président du district de Boulouparis.
 

Un endroit symbolique et stratégique

Pour l’archéologue John Ouetcho, cette découverte permet de comprendre l’occupation des populations dans la région.
« Tous les événements qui se passaient ici suivaient le cycle de l’igname en fait. On avait besoin de coquillages, les gens de la montagne descendaient ici. Et c’est ici qu’on se retrouvait. Un des vieux de la tribu disait aussi que c’est un endroit symbolique et stratégique parce qu’on voit les deux côtés. On voit la vallée de Thio, et on voit la baie de Saint-Vincent en face. »

Ces cairns, différents de ceux mis à jour à Canala, Houaïlou et Yaté, seront bientôt répertoriés. Des datations vont être effectuées pour confirmer l'époque des découvertes. Et permettre ainsi de valoriser au mieux notre patrimoine archéologique. 
Le reportage de Sheïma Riahi et Michel Bouilliez. 
©nouvellecaledonie