Il fait partie, en Calédonie, des rares commandants de brigade originaires du Caillou. Comme ses collègues à Thio et à Chepenehe. L'adjudant-chef Sébastien Perdrix, 45 ans, dirige la gendarmerie de Boulouparis depuis début août. Quasiment trois mois après, le voilà installé officiellement dans ses fonctions. Le temps de laisser passer quelques impératifs, ne serait-ce que la période de réserve observée pendant les élections sénatoriales.
Une cérémonie militaire traditionnelle… mais aussi exceptionnelle voire inédite, puisqu'elle s'est tenue en tribu. Comme le souhaitait le principal concerné. Ce mercredi 25 octobre, la prise de commandement a eu lieu à Nassirah, au début de la transversale qui mène à Thio. Avec échange de coutumes devant la case de la chefferie, près de la maison commune.
Un symbole fort
Une délocalisation à grande portée symbolique. "La cérémonie s'est faite en tribu pour continuer les liens, résume l'adjudant-chef Perdrix. Ça rassemble, et nos chefs comprennent la présence des gendarmes calédoniens au sein de l'institution." Une façon de valoriser cette réalité, de "remercier tous ceux qui m'ont accompagné" et plus largement, "les anciens gendarmes calédoniens qui ont fait en sorte qu'on puisse accéder à ces postes-là". Comme ce retraité, justement originaire de Nassirah, qui se trouvait parmi les nombreux participants à l'événement.
Des participants venus de Nouméa jusqu'à Poum
Les autorités étaient entre autres représentées par le général Nicolas Matthéos commandant de la gendarmerie en Nouvelle-Calédonie, son numéro 2, le responsable de la compagnie de La Foa, le commissaire délégué de la République pour la province Sud, le chef de la tribu et plusieurs coutumiers, les maires de Boulouparis et de ses voisines que sont Farino ou Moindou… Mais aussi la maire de Poum, à plus de 300 kilomètres au Nord.
Il faut dire que Sébastien Perdrix y a exercé son métier durant quatre ans. La preuve de ces liens profonds qui peuvent être tissés, à travers les années. "C'est un honneur, réagit-il. On n'oublie pas nos passages." Gendarme depuis vingt-quatre ans, l'homme, surnommé "Babass", a aussi été basé à Nouméa, Dumbéa, Boulouparis et La Foa. Commune dont il est originaire.
On échange énormément avec les tribus, pour tous travailler ensemble à combattre la délinquance. Ce n'est pas seulement le fait des gendarmes.
Sébastien Perdrix, commandant de la brigade de Boulouparis
Brigade territoriale
Désormais sous son commandement, quatre autres gendarmes permanents sous-officiers, deux gendarmes adjoints volontaires et deux mobiles. Depuis la brigade installée au village, ils sont confrontés aux fléaux tristement habituels de la Calédonie. Délinquance routière, violences intrafamiliales, vols en général et de voitures en particulier, mais aussi de bétail. Entre autres.