NC La 1ère : Les dernières données remontent à 2019 : en quoi ce recensement est-il crucial pour les maires, et de surcroît après les évènements ?
Pascal Vittori est le maire de Boulouparis et le président de l'AFM NC : "Un recensement, c'est très important. Parce que cela vous donne la population que vous avez dans votre commune, et les besoins de cette population. Quand la population augmente par exemple, vous avez besoin de plus de places dans les écoles, dans les bus pour le transport scolaire, dans les cantines pour nourrir les enfants, de distribuer davantage de poubelles, d'installer plus de compteurs d'eau, d'électricité. Tout cela, il faut le prévoir, le budgéter.
Dans l'immédiat, on a besoin de savoir où on en est de notre population parce qu'on a constaté beaucoup de déplacements, depuis l'agglomération vers l'intérieur ou les îles Loyauté. Il faut qu'on puisse le quantifier pour pouvoir prévoir nos budgets et nos investissements. Ensuite, il va y avoir une période de reconstruction, particulièrement dans le Grand Nouméa, notamment celle des écoles, donc il faut qu'on ait la population concernée. Enfin, on va redémarrer là, en mars 2026, de nouveaux mandats, et dès le début on va devoir prévoir les investissements pour les six années, et négocier avec l'État et les provinces ce qu'on appelle les contrats de développement."
Ce recensement, quand aura-t-il lieu ?
PV : Il faut le faire avant mars 2026, avant les élections municipales. Pour ces élections, on a besoin de savoir quelle est la population de chaque commune, puisqu'en fonction le scrutin peut être modifié. Ce ne sont pas les mêmes modes de scrutin. Si on applique un mauvais scrutin sur une commune, l'élection peut être annulée. Donc il faut qu'il se fasse courant 2025, il y a quatre mois de préparation, donc il ne peut pas avoir lieu avant avril-mai."
Les dotations qui reviennent aux communes ont été réduites de 30% en moyenne. Comment cette réalité se répercute sur le fonctionnement des communes ?
PV : "De nombreuses communes ont été obligées de mettre fin à des contrats de salariés, d'arrêter certaines prestations, les investissements ont pour la plupart été stoppés : tout le superflu a été éliminé. Les communes ont réalisé des décisions modificatives de leur budget, de façon à pouvoir tenir jusqu'à la fin de l'année 2024. Ce que l'on craint aujourd'hui, c'est l'année 2025, puisqu'on pense qu'elle va être pire que 2024 pour les collectivités. Parce que les recettes des communes sont calculées sur l'année précédente. En 2024 on a touché les recettes de 2023, une année normale, et en 2025 on touchera celles d'une année 2024 qui a été impactée par les évènements."
Le budget sera en débat à l'Assemblée Nationale à partir de lundi, vous avez bon espoir d'être entendus par les parlementaires ?
PV : "Oui, on a bon espoir. D'abord parce qu'on a passé des messages au ministre des Outre-mer. On a été entendus par le Premier ministre, la commission des lois à l'assemblée, par la commission des lois au Sénat. On prépare aussi les choses, c'est-à-dire qu'avec les groupes au Congrès, et le gouvernement, on prépare des amendements pour que l'assemblée tienne compte des besoins des communes en particulier."