Kouergoa : le crash d'hélicoptère commémoré dans l'émotion, vingt ans après

Plusieurs centaines de personnes ont afflué ce samedi vers la tribu de Kouergoa et le site de Chefao, à Boulouparis, pour commémorer le crash survenu vingt ans plus tôt. Le 28 novembre 2000, l’hélicoptère qui transportait une partie des cadres de la SMSP s'écrasait dans la montagne.
Certains étaient là dès 7 heures. Ils ont pris un temps pour se retrouver, parler, se souvenir. Il y a vingt ans, cet accident d'hélicoptère près de Kouergoa avait marqué le pays (récit ici). Et depuis plusieurs mois, l’équipe du comité Widjè 28 novembre travaille avec les gens de la tribu pour préparer cette journée, ouverte à tous.
 
 

Au-delà de la commémoration, j'ai vu des familles arriver ce matin... Je suis ému, mais c'est comme ça, ça m'a rappelé ces personnes qui sont tombées là-haut, que j'ai connue personnellement. C'est un message fort qu'ils ont voulu nous donner.

- Miguel Até, géologue et organisateur de l’évènement

 
A la tribu de Kouergoa, le 28 novembre 2020.
 

«Liés»

Pour la SMSP et ses filiales, cet accident est ancré dans l’histoire de l’entreprise. Un lien s’est tissé avec le lieu et les habitants de la tribu.
 
 

On est comme une famille, on est liés par cet événement. On coordonne nos actions. On a des réunions mensuelles et chaque mois, on est venus donner la main. Il y avait la réalisation d'une cuve d'adduction d'eau et la rénovation entière de la case. Les poteaux ont été changés. On a fait la couverture avec les peaux de niaouli...

- Sarah Manzanares, responsable géologie à la SMSP

 
L'ascension vers le lieu de l'accident.
 

Comme un pèlerinage

Familles, amis, salariés ont marché jusqu’au site du crash. Une marche longue et difficile, qui a permis à chacun de vivre ce moment à sa manière. Certains y voient même un pèlerinage.
 
 

Flèche faîtière

Après plus d’une heure d’ascension, on découvre la case aux sept poteaux, comme autant de victimes du drame. La flèche faitière posée la semaine dernière. Les arbres plantés depuis vingt ans, qui ont bien grandi.
 
 

Ça me touche, et on voit que c'est une dimension pays. Des gens sont venus de différents horizons : les gens de la SMSP, les familles, les gens qui connaissaient [ceux] qui sont morts, qui ont travaillé avec eux... J'ai vu aussi beaucoup de jeunes. C'est bien, ils s'intéressent à cette histoire.

- Romuald Pidjot, fils de Raphaël Pidjot, disparu dans l’accident

 
 

Rendez-vous

Dans la fraîcheur de la vallée, chacun prend le temps de se recueillir, de penser à ceux qui sont partis. Avant de reprendre le sentier, on raconte aux jeunes cette histoire, si intimement liée à celle du pays. Le comité Widje 28 novembre prévoit désormais de renouveler cet événement chaque année.

Un reportage de Stéphanie Chenais et Cédric Michaut :