L’introduction du varroa en Nouvelle-Calédonie “serait une véritable catastrophe” pour les apiculteurs

Le risque d'introduction du varroa inquiète les apiculteurs ©Charlotte Mannevy et Claude Lindor
Le 9 janvier, un essaim d'abeilles asiatiques a été intercepté par le service d'inspection vétérinaire, alimentaire et phytosanitaire sur un navire de croisière. Il était porteur du varroa, cet acarien parasite considéré comme un danger sanitaire de première catégorie pour les abeilles. De quoi inquiéter les apiculteurs.

Invisible à l’œil nu, le varroa, un acarien parasite, peut décimer des ruchers en quelques semaines. Les abeilles asiatiques en sont souvent porteuses. Or, un essaim a été découvert sur un navire de croisière en provenance du Vanuatu, ce mardi 9 janvier. Il a été récupéré par le service d'inspection vétérinaire, alimentaire et phytosanitaire. Les premiers résultats d’analyse ont confirmé la présence du varroa.  

Son arrivée en Nouvelle-Calédonie, jusque-là épargnée, serait une véritable catastrophe. “Ce serait très grave parce que le varroa se développe de manière exponentielle. Chaque femelle pond trois œufs. Quand ils se développent, il y a forcément un mâle et des femelles et tout de suite, les mâles fécondent les femelles, ça va très vite”, explique Philippe Lemaître, président du syndicat des apiculteurs. Les abeilles peuvent aussi transporter les acariens mortels et infester les colonies voisines.  

L'absence de varroa, un argument de qualité

Les insectes calédoniens sont jusque-là épargnés mais le risque d’introduction du varroa est jugé important. Et d’autant plus grave que les apiculteurs ont fait de l’absence des parasites, un argument de vente. “On travaille sur l’export, on a déjà des contacts bien avancés et on met en avant l’absence de traitement lié au varroa, par l’acide oxalique notamment, pour justifier d’un miel de qualité."

Des mesures de biosécurité sont prises aux frontières, avec notamment des ruchers sentinelles et des pièges à essaims installés autour du port autonome. Il existe aussi un plan varroa mais il est jugé insuffisant par les apiculteurs.