Les pompiers du centre d'incendie et de secours de Boulouparis encadrent seize stagiaires et huit sapeurs forestiers de la brigade provinciale forestière, à l'occasion d'un exercice inédit pour les novices. "Nous allons faire partir le feu d'ici, en contrebas. Il va y avoir deux allumeurs. Le feu, avec le relief, va partir un petit peu par la droite", explique l'instructeur.
L'emploi d'un contre-feu est une nouveauté pour le sergent Damien Moareho, stagiaire du Syndicat intercommunal à vocation multiple du Sud (SIVM Sud). "C'est une première pour moi. J'apprends et c'est enrichissant. C'est une technique que je ne connaissais pas", reconnaît-il. "En tant que pompier, nous avons toujours l'habitude d'attaquer un feu avec de l'eau."
Des formations lancées il y a 10 ans
Cette technique est bien connue des anciens, mais la formation à ces feux tactiques n'a débuté qu'il y a 10 ans, sur des parcelles pédagogiques. "Le fait d'utiliser des techniques du feu tactique permet d'utiliser moins d'hommes, moins de matériel et de pouvoir concentrer les véhicules terrestres et les moyens aériens sur d'autres incendies ou sur d'autres secteurs d'un gros incendie", précise le capitaine Olivier Cyprien, conseiller technique feu de forêt - feu tactique.
En appui des moyens au sol, une troisième dimension est donnée, dans les airs, avec un drone. "Cela me permet d'affiner vraiment le travail des hommes au sol. D'affiner et de vérifier que tout le monde est en sécurité, aussi bien le personnel que les matériels et les véhicules", complète le sergent Nicose Grippon, télépilote.
Des centaines d'hectares préservés
La brigade provinciale forestière rassemble depuis 2 ans des agents provinciaux volontaires. Ils interviennent en complément de l'action des soldats du feu. Ils ont également suivi cette formation. "Nous venons en soutien logistique des pompiers sur des créneaux qu'ils peuvent avoir du mal à faire. Sur la sensibilisation, par exemple, nous menons des patrouilles pendant la saison sèche, pour aller voir les riverains et les usagers et nous venons les aider sur les feux naissants et sur de la surveillance", détaille Vincent Mary, membre de cette brigade.
En sacrifiant quelques parcelles avec des feux tactiques, des centaines d'hectares peuvent être préservées.
Le reportage d'Erik Dufour et Nicolas Fasquel :