Sécheresse : prévoir pour prévenir

La période de sécheresse pourrait débuter dès la fin de semaine selon certaines prévisions.
Elle sera à l'ordre du jour du conseil d'administration de l'agence rurale ce mercredi. Chaque année, les autorités proposent un plan sécheresse pour faire face aux difficultés que rencontrent les éleveurs. En attendant ce soutien, en brousse, on prend déjà les devants.

Anticiper la demande à venir


La quiétude du bétail ne fait pas oublier le danger qui le guette : la sécheresse qui tous les ans appauvrit son alimentation de base. Il faut anticiper les besoins de nourriture à venir. Plus de foin, mais aussi d’aliments complémentaires pour l’entretien des animaux. Depuis 35 ans, la SICA, basée à Boulouparis, s’est spécialisée dans le domaine. A l'approche de cette période, elle est déjà dans l'anticipation avec une hausse de sa production, en prévision du plan sécheresse qui doit être lancé par les autorités.
 
La SICA avait produit 700 tonnes de compléments alimentaires pour bovins en 2017.

Il permet à la société de vendre ces aliments aux éleveurs à un prix inférieur de moitié au prix habituel. Elle avance la trésorerie, puis est remboursée par l’agence rurale. En temps normal, on produit ici 30 tonnes pour les bovins. En période de sécheresse, c’est 100 tonnes.
 

Des éleveurs sur le qui-vive 


Les éleveurs doivent remplir des conditions d’éligibilité pour profiter de ces aliments au prix réduit, mais en attendant la mise en place des mesures, impossible de rester les bras croisés. Il faut prévoir. Franck, installé à La Foa avec 300 têtes de bétail, est venu chercher 600 tonnes "pour tenir le sec"
 
Une éleveuse s'approvisionne en mélasse (1000 kilos) pour une meilleure appétence du foin.

La famille Tual, de son côté, achète plus de 1000 kilos de mélasse, une matière première qui s’ajoute au fourrage pour une meilleure appétence. La période est délicate pour les agriculteurs, mais elle l'est aussi pour les producteurs de nutrition animale qui chaque année prennent des risques pour répondre au mieux à la demande. 
En 2017, la SICA avait fourni 700 tonnes de produits aidés aux éleveurs calédoniens sur une période de six mois.
 
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