Algues vertes: pollution organique ou minérale confirmée

Les algues vertes présentes au niveau de l’hôtel Sheraton ont été entassées sur la plage par les services de la Province Sud. Cette prolifération d'algues aurait débuté depuis jeudi dernier. D'importants dépôts entre le creek salé et la faille aux requins ont fait l'objet d'une alerte d'EPLP. 
C'est l’association Ensemble pour la Planète qui a signalé la présence en grande quantité de ces algues vertes sur la plage de Poé bordant l'hôtel cinq étoiles de Bourail.
La présidente de l'association Martine Cornaille met en cause les rejets des eaux usées et des engrais du golf du complexe hôtelier :
" ce qui se passe sur cette plage de Poé c’est la même chose que ce qui préoccupe beaucoup la Bretagne depuis des années (...). Une eau de mer lorsqu'elle reçoit une quantité anormalement élevée d'azote et de phosphore, cela enrichi le milieu. C'est un engrais naturel qui fait que les algues se mettent à grossir plus vite, se reproduire plus vite. L'azote provient des matières fécales, et le phosphore provient de l'urine."
 
Une pollution organique ou minérale confirmée
Dans un communiqué, la Province Sud indique : " il semble s'agir du genre Cladophora, qui sont naturellement présentes dans le milieu mais qui ne peuvent proliférer qu'en présence d'une pollution organique ou minérale."
Et de préciser, "ces algues ne présentent aucun caractère toxique et sont sans danger pour la population".
 

"ces algues ne présentent aucun caractère toxique et sont sans danger pour la population"

 
Algues vertes cette semaine sur la plage du Sheraton.

Les causes de pollution seraient multiples
Contrairement à EPLP, l'institution ne pointe pas du doigt l'hôtel cinq étoiles.

Les rejets de l'hôtel sont aux normes
Dans son communiqué, la Province Sud assure que "les deux installations classées pour la protection de l'environnement présentes sur le littoral sont régulièrement contrôlées par la direction de l'Environnement (DENV). Ce suivi montre des niveaux de rejet conformes aux autorisations accordées, à l'exception d'un incident ponctuel en novembre et d'ampleur limitée ayant affecté la STEP du Sheraton en novembre dernier et pour lequel le Sheraton a mis en place des mesures correctives appropriées et agrées par la DENV."

Emmanuel Coutures chargé de mission auprès du directeur de l’environnement de la Province Sud.
Des investigations engagées à l'échelle du lagon de Poé-Déva
  • Première hypothèse
L'étendue des dépôts d'algues vertes fait supposer aux autorités que "la source de pollution à rechercher à l 'échelle du lagon de Poé-Déva jusqu'à l'embouchure de la Nera". Selon la Province Sud, "aucune activité ni ouvrage de la zone pris isolément, ne saurait émettre à lui seul les quantités de nutriments nécessaires à la formation d'un phénomène d'une telle ampleur".
 
  • Deuxième hypothèse
Selon l'institution, "la chaleur estivale et la faible profondeur du lagon de Poé sont favorables à une telle prolifération. La houle de la semaine dernière, associée à un hydrodynamisme faible, pourrait avoir induit l'arrachage des algues et leur concentration dans le lagon (à défaut d'avoir été expulsés par l'alizé, celui-ci ayant été absent totalement sur une dizaine de jours).
 
  • Troisième hypothèse
Le communiqué poursuit en indiquant que "l'origine de la pollution est probablement diffuse. Les sols des bassins versants ont été lessivés par les premières pluies suivant la sécheresse (plus de 50mm constatées sur Bourail entre le 2 et le 12 décembre), ce qui aurait propagé des nitrates et des phosphates dans le lagon via les rivières et par infiltration."