Le conflit entre frères dégénère

Cette affaire, de rivalité et d'héritage au sein d'une famille, aurait pu coûter la vie à l'un d'entre eux. Le 13 juin, à Bourail, un homme a blessé son frère avec une arme de chasse. Jugé hier en comparution immédiate par le tribunal correctionnel, il a été condamné à trois mois de prison ferme.
Le mardi 13 juin à 6 heures du matin, dans la commune de Bourail, un père de famille âgé de 41 ans saisit son calibre 16 et tire un coup en l’air. C’est, dira-t-il, pour «faire peur» à son frère, et surtout pour qu’il se calme. L’aîné, très alcoolisé, a fait du bruit toute la nuit, empêchant de dormir la famille de son frère.
Très énervé, celui-ci tire avec son fusil de chasse, donc. Les gerbes de plomb ricochent sur les tôles. Elles blessent la victime au pied et au genou.
 

Ils ne se supportent pas mais vivent sous le même toit

Cette affaire a été jugée en comparution immédiate hier, au tribunal correctionnel. Elle révèle une situation conflictuelle dégradée entre ces deux frères, qui ne se supportent pas mais vivent sous le même toit. Chacun estime qu’il est le légitime héritier des terres et de la maison. Le prévenu, parce qu’il est le plus jeune. L’aîné, de par sa position. Avec au milieu une maman qui ne semble pas avoir son mot à dire, car «elle n’est pas mariée», estime le prévenu. Une situation coutumière, aussi, qui dépasse les membres du tribunal.
 

Plusieurs épisodes violents

Mais hier, c’est pour son geste que le tireur était jugé. Un geste non isolé puisqu’il avait déjà tiré sur son frère à deux reprises, mais à des périodes différentes. Il avait aussi cassé le bras de sa compagne. Et puis, il y a quelques jours, c’était l’autre frère qui lui a asséné un coup de pioche à la tête. Une autre fois, il s’agissait d’un caillou.
 

Armes saisies

Ces différents épisodes démontrent que les hommes ont du mal à communiquer autrement que par la violence. Le tribunal correctionnel a suivi les réquisitions du procureur et condamné le prévenu à un an de prison, dont 9 mois avec sursis. Après l’audience, il est allé directement purger ses trois mois ferme au camp est. Il a l’obligation, à sa sortie, de trouver un emploi et de se soigner. Le calibre 16, une autre arme retrouvée chez lui et les cartouches ont été saisies et mises sous scellés.