Huit globicéphales ont été retrouvés sans vie sur la plage de Nessadiou à Bourail ce jeudi. Un phénomène qui n’est pas exceptionnel sur le Caillou. C’est ce qu’indique Marc Orémus, biologiste marin à WWF Nouvelle-Calédonie, qui a réalisé une thèse sur la génétique dans les échouages en masse.
"Il y a des plages qui vont être plus ou moins piégeuses pour ces animaux et qui, finalement, du fait de leur formation peuvent avoir un impact assez néfaste sur l’efficacité du sonar de ces espèces, explique le biologiste qui a travaillé plus de cinq années en Nouvelle-Zélande. Ces espèces vont arriver à des endroits où leur sonar ne va plus très bien marcher et ça peut provoquer des échouages en masse. Il y a les cas de figure où on a un individu dans le groupe qui est malade et qui va s’échouer à cause de cette condition physique qui l’entraîne vers la mort. Il entrainera avec lui l’ensemble de sa famille.”
Trop près des côtes
Des spécimens bien souvent de la même famille ou des membres d’un même groupe, dont les liens sont particulièrement puissants. Il peut s'agir “des liens avec la maman. Des mamans et des petits et la génération d’après. Finalement ces liens sont très clairement impliqués dans ce type de comportement. Ça amène les baleines à se suivre les unes les autres sur les plages et à s’échouer malheureusement toutes ensemble.”
Pas de pollution en question, selon le spécialiste. Mais des animaux habitués des profondeurs qui se rapprochent parfois trop des côtes. Une saisonnalité peut être observée dans les échouages, pour certaines espèces et à certains endroits. “Très souvent les espèces concernées sont plutôt des espèces qui vivent au large qui n’ont pas l’habitude d’évoluer dans des eaux peu profondes. Le fait de se rapprocher plus près des côtes pour se nourrir, de manière saisonnière, de quelque chose qui est plus près va être lié à la fréquence des échouages. On peut donc observer une saisonnalité.”
Des liens entre activités humaines et échouage
Des comportements observés depuis longtemps sur le territoire. “Ces échouages sont observés depuis toujours. Depuis l’Antiquité. On n’a pas établi de liens précis avec les activités humaines. Par contre pour d’autres espèces, et notamment un groupe d’espèces moins connu du grand public qui s’appelle les baleines à bec, on a observé des conséquences entre l’échouage et l’activité humaine. Et ce, du fait notamment des activités sismiques et de sonar qui peuvent perturber ces espèces et les amener à faire des accidents de plongée. Ça va entrainer l’échouage en groupe de certaines d’entre elles. "
Au total à Bourail, six spécimens ont pu regagner le large avec l’aide des sauveteurs. Des échantillons de peau et des dents ont été prélevés, avant qu’ils ne soient enterrés. Ils devraient faire l’objet d’analyses complémentaires.
En 2020, six dauphins pilotes s’étaient échoués à l’île des Pins, dans la baie de Saint-Joseph.