La pomme de terre de Nouvelle-Calédonie a la frite

C’est la fin des récoltes de pomme de terre en Nouvelle-Calédonie. L’occasion d’évoquer la filière qui depuis quelques années, assure son autosuffisance quasi totale sur le territoire. 
C'est avec un peu de retard sur le calendrier, que le dernier jour de récolte des pommes de terre a eu lieu. Dans les champs de Bourail, les plus récentes ont détrempé le sol, mais cela n’empêche pas Andrew Bone, producteur sur la commune, d’afficher sa satisfaction pour cette récolte 2020. « Pour moi, c’est une année assez exceptionnelle niveau qualité et rendement, on est content », lance l’agriculteur. 


Nouvelles semences

Sur les six hectares plantés, la production devrait avoisiner les 150 tonnes. Un rendement assez exceptionnel, que les agriculteurs attribuent à une météo clémente mais aussi, à de nouvelles semences d’origine métropolitaines introduites après la catastrophe phytosanitaire de la Ralstonia en 2015.

Depuis cinq ans, on travaille avec des semences qui viennent de France. Nous les producteurs, on est très contents. Les rendements ont augmenté d’environ 50%. Ça nous fait des revenus supplémentaires et elles sont très appréciées par les consommateurs - Andrew Bone, producteur de pomme de terre à Bourail

 

2 500 tonnes

Durant la campagne de récolte, les camions déchargent chaque jour à l’OCEF, des pommes de terre par dizaine de tonnes. Elles y seront lavées, triées et stockées. La production des quelques quarante agriculteurs y est centralisée et depuis quelques années, le produit de la filière est très positif.
« On a eu trois années sans accident climatique ni crise phytosanitaire, donc ça permet de remplir les objectifs. Avec 2 500 tonnes, on devrait pouvoir couvrir le marché sur un an et faire la jonction avec la récolte de l’année prochaine, pour peu qu’elle soit assez précoce », précise de son côté Adeline Cretin, directrice du secteur pomme de terre à l’OCEF.
La conservation de ces tubercules comme sa commercialisation est assurée par l’OCEF et petit à petit, les chambres froides se remplissent. 

On a environ 80 de pommes de terre de la variété Agria, utilisée pour la transformation. C’est celle que l’on va utiliser jusqu’au mois de juin ou de juillet de l’année prochaine, selon les besoins du marché - Adeline Cretin, directrice du secteur pomme de terre à l’OCEF.

La pomme de terre reste une des rares filières avec le maïs, capable d’assurer son autosuffisance sur le marché Calédonien. Depuis l’utilisation de semences françaises, elle y ajoute la qualité et la diversité puisque désormais, il existe une dizaine de variétés.

Le reportage de Bernard Lassauce et Louis Perin :
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