Dans le lagon calédonien, les tortues se portent plutôt bien

Cinq des huit espèces de tortues marines recensées dans le monde vivent en Nouvelle-Calédonie. Si sur les cinq, deux d'entre elles ne font sans doute que transiter, les trois autres sont fréquemment observées dans le lagon calédonien. 
La tortue luth et la tortue olivâtre sont des demoiselles qui ne sont que de passage dans les eaux calédoniennes. En revanche, trois autres sont souvent aperçues dans notre lagon.
 

La tortue verte


Chelonia mydas est plus connue sous le nom de tortue verte. À l’échelle mondiale, la population est en baisse, l’espèce est classée « en danger ». En Nouvelle-Calédonie, s’il est difficile de quantifier la population de tortues vertes, on sait en revanche, que plusieurs milliers de femelles fréquentent chaque année les grands sites de ponte, en particulier les récifs d’Entrecasteaux. Fait nouveau : les jeunes individus sont beaucoup plus nombreux que les individus adultes.

"Normalement, l'équilibre est à peu près à 50/50. Là on a un déséquilibre : positif car il y a des recrutements mais négatif car il y a beaucoup moins de grosses donc une situation quand même à surveiller et à gérer, ce que font les provinces avec les aires coutumières" explique Richard Farman, le directeur de l'aquarium.
 

La tortue grosse tête


La Caretta caretta ou tortue grosse tête est classée « vulnérable » à l’échelle mondiale. Chez nous, elle se porte plutôt bien : on estime à une cinquantaine le nombre de femelles qui pondent chaque année sur la plage de la Roche Percée, du côté de Bourail. Récemment, le WWF a identifié de nouveaux sites de ponte

"Il semblerait qu'il y ait autant de pontes dans le grand lagon Sud qu'à Bourail donc ça veut dire qu'on aurait deux fois plus de tortues qui viennent pondre en Nouvelle-Calédonie que prévu précédemment donc c'est plutôt une bonne nouvelle" ajoute Richard Farman.
 

La tortue bonne écaille


La bonne écaille aussi appelée tortue imbriquée, est plus rare. Très chassée pour sa carapace ; au niveau mondial, elle est gravement menacée d’extinction. Chez nous, elle se nourrit, mais ne pond pas

"Il y a des sites de pontes, connus et reconnus au Vanuatu et d'ailleurs des tortues qui ont été balisées au Vanuatu, on les retrouve en Nouvelle-Calédonie donc comme pour toutes les congénères, elles pondent quelque part et ensuite elles essaiment et elles vont vivre ailleurs" conclut-il.

Tous les allers/retours sont suivis de près par le WWF. En partenariat avec le gouvernement, les provinces, l’aquarium des lagons et Bwärä tortues marines, l’association a placé 80 balises sur des tortues afin d’étudier leurs déplacements et d’identifier les menaces. Objectif à terme : mettre en place des mesures de protection efficaces sur les sites de ponte et le long des routes migratoires. 

Marc Oremus, coordinateur du programme marin au WWF en Nouvelle-Calédonie, était l'invité de notre JT du samedi 22 février. 
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Retrouvez le reportage de Caroline Antic-Martin et Michel Bouilliez. 
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