Une cérémonie s’est déroulée ce matin à Nandaï, pour célébrer le soixantième anniversaire de l’installation des Forces armées de Nouvelle-Calédonie à Bourail.
La cérémonie aurait dû avoir lieu en fin d’année dernière, mais avait été reporté en raison des troubles engendrés par le conflit autour de la vente de l’usine du Sud. Mais ce jeudi matin, pas de nuage à l’horizon, c’est sous un soleil de plomb que s’est déroulée la cérémonie commémorant les soixante ans du camp de Nandaï.
Dans le public, plusieurs personnalités politiques et coutumières de Bourail mais aussi la classe défense du collège public de la commune.
Car cet anniversaire, c’est avant tout un devoir de mémoire, une histoire rappelée au micro par le général Barrera, commandant supérieur des Forces armées de Nouvelle-Calédonie (FANC).
Un lieu stratégique
Stratégiquement situé au milieu de la Grande Terre, le camp de Nandaï est le premier créé hors de la province Sud. Ce sont les troubles importants qui ont lieu dans le Bouraillais à la fin des années 1950 qui ont incité le commandement militaire à chercher à s’installer dans la région. Cette implantation sera d’autant plus importante qu’elle permettra de raccourcir grandement les délais d’intervention des armées, toutes situées alors dans le Sud, vers le centre et le nord du Caillou.
Les premières études prévoyaient la création du camp sur le site de l’ancienne ferme école de Néméara qui, jusqu’au début du 20e siècle, formait les bagnards puis leurs enfants comme apprentis concessionnaires. Mais c’est finalement la famille Tavernier qui vend une propriété aux FANC en mars 1960. L’ancienne maison de propriétaire terrien existe encore, il s’agit de la fameuse « villa brousse » située au centre du camp.
Exposition de photos anciennes
Soixante ans plus tard, les anciens se souviennent : parmi eux des Métropolitains, mais aussi des Océaniens, car le camp de Nandaï avait la particularité d’accueillir au sein d’une même structure des militaires de carrière venus de France et des appelés locaux, Calédoniens, Mélanésiens, mais aussi Wallisiens et Futuniens.
Pour se souvenir, l’un d’entre eux, Serge Blanco, a monté une exposition photo avec l’aide d’autres camarades qui pour certains résident aujourd’hui à l’autre bout du monde.
Arrivé au camp de Nandaï « le 9 novembre 1970, le jour de la mort du général de Gaulle», Serge se rappelle « tout ce qu’on a vécu ici à Nandaï. Les franches rigolades, les moments de tristesse. On a eu de tout quoi. » Un attachement qui perdure aujourd'hui, puisque Serge Blanco s'est marié à une Calédonienne il y a 48 ans de cela et qu'il vit toujours à Bourail.
Le témoignage de Serge Blanco, "ancien" de Nandaï au micro de Coralie Cochin
Partiellement fermé en 2010, Nandaï compte aujourd’hui une centaine de militaires et sert de lieu d’entraînement au tir et au combat.
Le général Barrera explique les missions du camp de Nandaï