Depuis le 1er décembre, les spécialistes de la province Sud, de l'Aquarium des Lagons et de l'association Bwärä Tortues Marines sont à pied d'oeuvre. Chaque soir entre 20h et 1h du matin, une cinquantaine de visiteurs peut observer la ponte des tortues à grosse tête à la Roche Percée.
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C'est dans la nuit noire et bercés par le grondement des vagues de la Roche Percée, que vingt-cinq visiteurs sont venus observer la ponte des tortues à grosse tête. Pour assister à ce moment unique, les consignes sont strictes : aucune lumière et une distance de sécurité de 2 mètres minimum. Du creusement du nid jusqu'à 80 cm de profondeur à la ponte, durant laquelle la tortue relâche près d'une centaines d'œufs, tous sont subjugués par le spectacle d'une quarantaine de minutes qui s'offre à eux. À l'image de Lucile et Sylvie, qui ont apprécié le moment entre mère et fille. « C’était un moment exceptionnel, très rare. Ça nous apprend à respecter les tortues et à faire plus attention lorsque l’on est sur une plage », assure la mère de famille.
Une fois le nid rebouché, la tortue ne reviendra plus s'occuper de ses petits protégés. Il leur faudra deux mois pour éclore et rejoindre les abysses. Mais elle reviendra pondre entre deux à cinq fois durant une saison, sur la plage de Bourail. Des mises à bas qu'elles effectuent tous les 2 à 8 ans, une fois leur maturité sexuelle atteinte, entre 20 et 30 ans. De mi-novembre à mi-avril, la trentaine de membre de l'association Bwärä Tortues Marines, veille au bon déroulé des opérations et au suivi scientifique assure Cimane Wright, écogarde. « Pendant la ponte il y aura la mesure de la carapace et vérifier si elle est baguée. Si elle ne l’est pas, il faudra le faire. L’important c’est l’identification de la tortue, pour que l’association puisse faire des statistiques etc… », assure la spécialiste.
Depuis 2006, les membres de l'association Bwärä tortues marines ont recensé et bagué 460 mères pondeuses. Cette année, ce sont 24 nouveaux spécimens qui ont été observés. Les spécialistes se félicitent d'ailleurs du taux d'oeufs par nid. En moyenne il est d'une centaine, cette année ce sont 126 qui ont parfois été recensés. Des passionnés dont l'objectif est d'améliorer la sécurité des tortues durant cette étape. Sur la plage, ils ont d'ailleurs mis en place deux nurseries de neuf emplacement chacune.
Elles leur permettent de déplacer certains nids, lorsqu'ils sont voués à l'échec (soit dans la zone de marée soit en haut plage, dont les oeufs pourraient être étouffés par les racines), pour tenter de les sauver explique Maxime Barbier, chargé de mission auprès de l'association Bwärä. « Nos nids que l’on déplace, il y en a certains que l’on va mettre dans ces nurseries-là, qui sont ombragées. L’intérêt c’est que le sexe du bébé dépendant de la température à l’intérieur du nid, le fait de les mettre dans une zone ombragée on va essayer d’avoir un peu plus de mâles. Sachant que l’on a une féminisation de la population depuis plusieurs années, à cause de ce facteur température. L’idée, c’est d’avoir un peu plus de mâles sur nos plages », témoigne le professionnel.
Autre action majeure menée: la réduction des attaques de nids par les chiens. En 2006, un quart d'entre eux étaient détruits, contre 2 sur 260 en 2018. Cette année, l'association est en phase test d'un protocole de photo-identification, avec des photos des deux profils de la tortue et un comptage des écailles, qui permettrait à terme, d'éviter le baguage des tortues à grosses têtes. Des rencontres qui se poursuivent jusqu'au 31 janvier 2020.
Le reportage radio d'Alix Madec :
Identification des tortues
Une fois le nid rebouché, la tortue ne reviendra plus s'occuper de ses petits protégés. Il leur faudra deux mois pour éclore et rejoindre les abysses. Mais elle reviendra pondre entre deux à cinq fois durant une saison, sur la plage de Bourail. Des mises à bas qu'elles effectuent tous les 2 à 8 ans, une fois leur maturité sexuelle atteinte, entre 20 et 30 ans. De mi-novembre à mi-avril, la trentaine de membre de l'association Bwärä Tortues Marines, veille au bon déroulé des opérations et au suivi scientifique assure Cimane Wright, écogarde. « Pendant la ponte il y aura la mesure de la carapace et vérifier si elle est baguée. Si elle ne l’est pas, il faudra le faire. L’important c’est l’identification de la tortue, pour que l’association puisse faire des statistiques etc… », assure la spécialiste.
Suivi scientifique
Depuis 2006, les membres de l'association Bwärä tortues marines ont recensé et bagué 460 mères pondeuses. Cette année, ce sont 24 nouveaux spécimens qui ont été observés. Les spécialistes se félicitent d'ailleurs du taux d'oeufs par nid. En moyenne il est d'une centaine, cette année ce sont 126 qui ont parfois été recensés. Des passionnés dont l'objectif est d'améliorer la sécurité des tortues durant cette étape. Sur la plage, ils ont d'ailleurs mis en place deux nurseries de neuf emplacement chacune.
Elles leur permettent de déplacer certains nids, lorsqu'ils sont voués à l'échec (soit dans la zone de marée soit en haut plage, dont les oeufs pourraient être étouffés par les racines), pour tenter de les sauver explique Maxime Barbier, chargé de mission auprès de l'association Bwärä. « Nos nids que l’on déplace, il y en a certains que l’on va mettre dans ces nurseries-là, qui sont ombragées. L’intérêt c’est que le sexe du bébé dépendant de la température à l’intérieur du nid, le fait de les mettre dans une zone ombragée on va essayer d’avoir un peu plus de mâles. Sachant que l’on a une féminisation de la population depuis plusieurs années, à cause de ce facteur température. L’idée, c’est d’avoir un peu plus de mâles sur nos plages », témoigne le professionnel.
Autre action majeure menée: la réduction des attaques de nids par les chiens. En 2006, un quart d'entre eux étaient détruits, contre 2 sur 260 en 2018. Cette année, l'association est en phase test d'un protocole de photo-identification, avec des photos des deux profils de la tortue et un comptage des écailles, qui permettrait à terme, d'éviter le baguage des tortues à grosses têtes. Des rencontres qui se poursuivent jusqu'au 31 janvier 2020.
Le reportage radio d'Alix Madec :
Ponte des tortues à Bourail