Assister à un haka, danse maorie de célébration, réalisé par les descendants des clans qui en sont propriétaires, est un privilège pour les jeunes de la tribu de Pothé et de Bourail. D’autant que les danseurs de la troupe maorie les ont initiés à des gestes séculaires ce dimanche. Un temps de partagé très apprécié. "Il y a une histoire derrière tout ça. On a appris beaucoup de choses aujourd’hui avec le haka et la tradition maorie", indique Djamila Mohamad-Raadi, jeune de Bourail.
Une démarche d'ouverture
Les chants et la danse ont permis de surmonter la barrière de la langue entre les uns et les autres. Des lieux communs pour mieux se comprendre et rire. "Sur le monde de l’esprit, les coutumes, l’humilité et surtout sur cette appartenance à la terre", commente Tony Ai, un jeune de Pothé.
Mais partager la même culture ne suffit pas. Il y a aussi et surtout une démarche d’ouverture. "C’est une transmission qu’on apportera à la population et surtout aux jeunes, estime Raymond Ai, autorité coutumière de Pothé. Nous sommes appelés à s’accueillir [les uns les autres] et à échanger."
Un socle océanien commun
Autre objectif : renforcer les liens entre les Océaniens. Le représentant de la délégation maorie à la tête d’un groupement d’intérêt public et économique de son district coutumier y travaille. "Dans ma tribu, nous avons décidé de réaliser notre vision, explique Helmut Karewa Modlik, PDG de Te Runanga o Toa Rangatira. Nous avons décidé de diriger notre propre pirogue. En d’autres mots, nous ne compterons sur personne d’autre. Nous prendrons soin de nous-mêmes. J’encourage nos frères du Pacifique à faire de même. Ne vous reposez sur personne. Peu importe si la distance est longue ou non."
La symbolique du nouvel an maori se veut partagée dans le Pacifique. Avec un souhait : que le socle océanien devienne la base d’une communauté de destin, au-delà des nations.