Collision mortelle à Thio : l’une des voitures avait tenté d’éviter un barrage

Blessée à la tête, la victime de 57 ans avait été évacuée par hélicoptère de Boulouparis jusqu'au Médipôle.
La victime qui avait été grièvement blessée samedi, dans un accident entre Thio et Boulouparis, a succombé à ses blessures. Une enquête pour homicide involontaire a été ouverte à l’encontre des personnes ayant déposé des obstacles sur la route.

Les conséquences de la crise que traverse la Nouvelle-Calédonie depuis le 13 mai semblent avoir fait une troisième victime de la route. Selon une information du parquet, la passagère, qui avait été évacuée en hélicoptère après un choc frontal samedi matin, sur la transversale entre Thio et Boulouparis, n’a pas survécu à l’accident.

Cette femme âgée de 57 ans, "assise sur la plage arrière", a été "grièvement blessée à la tête". Elle est décédée le lendemain de son transfert vers le Médipôle.


Une route jonchée d'obstacles

D’après les premiers éléments de l’enquête, cette collision serait liée à la présence d’un barrage dans le secteur de la tribu de Kouergoa. Le communiqué du parquet précise que "tout le long de la route jusqu'à la zone de l'accident, la route est jonchée d’arbres coupés, de carcasses de voitures obligeant les véhicules à des contournements d’obstacles".

Alors qu’il se trouvait à hauteur d’un virage, le conducteur d’un des deux véhicules a été "contraint de se déplacer de sa voie de circulation, obstruée par la présence d’un arbre", indique le procureur de la République Yves Dupas. C’est là que son véhicule a percuté une voiture venant dans la direction inverse.


Deux procédures en cours

Le conducteur et les deux autres passagers du véhicule ne présentent que des blessures légères. Tous les occupants du véhicule sont originaires de Canala et se rendaient à un mariage coutumier. Seul à bord, le chauffeur de l’autre véhicule n’est pas blessé.

En marge de cette enquête, une deuxième procédure a été ouverte pour "blessures involontaires et homicide involontaire par manquement délibéré à une obligation de sécurité ou de prudence visant les personnes ayant déposé les obstacles sur la voie publique". Des circonstances "qui ont contribué au grave dommage résultant de cet accident de la route", conclut Yves Dupas.


Quatorze morts sur les routes

Depuis le mois de janvier, on déplore quatorze morts sur les routes de Nouvelle-Calédonie, dont trois en raison de la présence de barrages. Le 24 juin, un automobiliste était décédé après avoir pris la voie express en contresens à Dumbéa. Le 17 mai, au tout début des émeutes, un motard avait perdu la vie à la Vallée-du-Tir à Nouméa, après s'être encastré sur un barrage au niveau d'un rond-point.