A Dumbéa, une famille élève un blob pour la science

Le blob, un organisme qui intéresse le CNRS
Connaissez-vous le blob? Ni végétal ni animal, ce n'est pas non plus un champignon. Il suscite l'attention des chercheurs dans le monde entier. Le CNRS a enrôlé 15 000 personnes dans l’Hexagone, en Outre-mer et à l'international, pour effectuer des expériences. Parmi elles, une famille de Dumbéa.

Le CNRS (Centre national de la recherche scientifique) a lancé il y a quelques semaines une opération inédite de science participative. 15 000 candidats ont été sélectionnés pour accueillir chez un eux un blob et réaliser des expériences qui permettront aux scientifiques de mieux connaître cet organisme vivant encore mystérieux. Et parmi les heureux élus, une famille de Dumbéa.

"Avoir 15 000 participants, c’est génial pour un chercheur"

Calvin vient tout juste d’être adopté par Katia et ses petits-enfants. Calvin n’est pas n’importe qui, c’est l’un des milliers de blobs élevés en ce moment même par autant de scientifiques en herbe, animés d’un même but : faire progresser la science.
"15 000 personnes qui vont faire une expérience, pour un chercheur c’est très intéressant, ça donne beaucoup beaucoup de matière. Pour faire des statistiques, il faut avoir énormément d’expériences reproduites pour pouvoir dire on est sûr à 100% à 90% que le blob se comporte comme ça. Et donc d’avoir 15 000 participants, c’est génial pour un chercheur" explique Katia Cateine, la mère d’adoption de Calvin. 

Katia et ses petits-enfants Tao et Hyéwé nourrissent leur blob baptisé Calvin.

Une série d’expériences variées

Calvin a été domestiqué pour l’expérience. Loin de la forêt, où il vit habituellement, il se nourrit de flocons d’avoine et dort sur un lit de gélifiant.
" Pendant cinq jours, on va soumettre notre pauvre Calvin à des différences de températures. Soit des températures très élevées ponctuellement, soit on va démarrer très haut : pour l’expérience n°2 on va démarrer à 32°, puis tous les jours on va baisser de deux degrés, jusqu’à obtenir la température ambiante, et on va regarder comment il se comporte" poursuit Katia Cateine.
Si l’expérience a pour but de faire progresser la recherche, elle permet aussi à Tao et Hyéwé, 6 ans, de se familiariser avec la démarche scientifique. Hyéwé s’occupe de la chimie et Tao des mesures. 

Inoffensif et utile

Les données notées scrupuleusement dans un cahier seront ensuite envoyées à l’équipe de recherche en France. Alors la famille est aux petits soins pour Calvin, qui prend ses aises. Peut-être même un peu trop.
"On a notre Calvin qui se plait vraiment beaucoup en Nouvelle-Calédonie, et il est déjà en train de se sauver de sa boîte ! Donc c’est assez extraordinaire".
Pas d’inquiétude à avoir sur une éventuelle prolifération incontrôlée, Calvin est tout à fait inoffensif.
"Ça existe partout sur la planète, on en a en Calédonie aussi. Ça se nourrit essentiellement de bois mort et de champignons, et il est très utile dans la nature notre petit blob, parce que ses déjections sont essentiellement faites de calcium et ça permet d’enrichir les sols. Donc il ne faut pas le voir comme un ennemi, c’est notre ami Calvin".  
Et si vraiment Calvin venait à prendre un peu trop de place, on peut toujours le rendormir, en attendant la prochaine expérience.
Le blob peut aussi être divisé en plusieurs petits blobs qui pourront être distribués à d’autres scientifiques en herbe. C’est ce qu’a commencé à faire Katia qui souhaite en faire profiter les écoles et particuliers qui le souhaitent.
Vous pouvez suivre les aventures de Calvin sur le blog que Katia a créé spécialement pour l’occasion.

Le reportage de Charlotte Mannevy et Carawiane Carawiane 

©nouvellecaledonie


Le CRNS a également publié une vidéo pour expliquer comment s’y prendre pour élever un blob :