Le procureur de la République annonce qu'une information judiciaire en recherches des causes de la mort vient d'être ouverte, de manière à répondre aux attentes de la famille d'Aymeric, le jeune homme retrouvé brûlé, en décembre 2020, à Dumbéa.
Relayée ces derniers jours sur les réseaux sociaux, l'affaire Aymeric pourrait-elle aujourd'hui être éclaircie? La famille du jeune homme, retrouvé brûlé le 11 décembre dernier à Dumbéa, souhaite des réponses quant à la mort de leur fils.
Le procureur de la République, Yves Dupas, apporte aujourd'hui des éclairages sur l'enquête en recherches des causes de la mort, diligentée, à l'époque, par la brigade territoriale de Dumbéa. Il ajoute également qu'une information judiciaire en recherches des causes de la mort, vient d'être ouverte, "de manière à répondre aux attentes de cette famille, particulièrement affectée par ce drame."
Que s'est-il passé le 11 décembre 2020 ?
Le communiqué du procureur indique que le corps d'Aymeric avait été retrouvé le 11 décembre 2020, aux alentours de 9 heures du matin, par un pompier faisant une promenade. Le corps, retrouvé en contrebas d'une colline dans un lotissement de Dumbéa, présentait "de très graves brûlures notamment sur la partie basse de la tête et sur l’abdomen." Les enquêteurs ont constaté sur les lieux, la présence d’un bidon contenant un liquide identifié comme du carburant, deux sprays désodorisants et deux briquets. "En dépit de l’intervention rapide des secours, l’homme transporté au centre hospitalier décède à 11h40" , indique le communiqué du procureur.
Une mort accidentelle
Lors de son audition, le témoin intervenu en premier sur les lieux, a précisé que l’homme, encore conscient, lui a déclaré : "J’ai joué avec de l’essence et un briquet, j’ai mal". Un second témoin, résidant dans le lotissement, a aperçu l’homme, s’éloigner seul vers la colline à 8 heures, en portant un bidon à la main. Un autre témoin a indiqué que plusieurs semaines avant les faits, l’homme avait essayé, à son domicile, d’allumer un flacon désodorisant au moyen d’un briquet.
"Les investigations médico-légales ont conclu à un décès de cause accidentelle probablement consécutif à une inhalation d’un embrasement avec des brûlures très localisées au niveau de la zone haute de l’œsophage et une propagation de flammes et de suie au niveau des voies aériennes," précise le procureur. Les experts tendent donc à exclure l’intervention d’un tiers dans le processus d’embrasement.
Une enquête conduite "de manière conforme"
Dans son communiqué, le procureur de la République souligne que l’enquête diligentée par la brigade territoriale de gendarmerie de Dumbéa a été conduite "de manière conforme et complète notamment par le recueil de multiples témoignages et le recours aux investigations médico-légales utiles, ayant permis de clairement identifier la cause de la mort de cet homme".
La procédure a été classée sans suite le 4 mars 2021, "en l'absence d'infraction". Le communiqué indique que la famille d'Aymeric a été informée de cette décision et que leur avocat exerçant en Métropole a reçu courant mars une copie intégrale de la procédure. Il est précisé qu'aucune demande particulière ou observation complémentaire n'a été demandé au Parquet de Nouméa.
Le procureur indique avoir échangé par courriel avec la famille d'Aymeric, qui a manifesté de nombreuses interrogations, face au décès d'Aymeric. "Face à cette incompréhension, j'ai considéré qu'il était opportun de permettre à un autre magistrat, à un juge d'instruction, d'associer la famille dans la poursuite de l'enquête même si je le répete, la cause accidentelle de ce décès est établie." explique Yves Dupas, le procureur. "Je pense que la justice se doit de prendre des décisions avec humanité" ajoute-t-il.
Faire entendre d'autre témoins, d'autres acteurs, ordonner une nouvelle autopsie le cas échéant ? Autant de possibilités qui seront à la charge du magistrat instructeur, qui vient d'être saisi.