Le devenir du pic aux Morts, lieu-dit de Dumbéa-sur-mer, se trouve au cœur d'un conflit entre deux groupements qui émanent d'un même clan kanak. Au centre du différend: l'aménagement de ce site considéré tabou, que l'une des parties souhaite préserver de l'urbanisation.
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La polémique autour du pic aux Morts s’est rappelée au souvenir des habitants de Dumbéa-sur-mer, ce jeudi, à grand renfort de gendarmes et de fumée. Localisé sur la presqu’île à l’arrière de la Zac, le site se trouve depuis longtemps au cœur d’un litige foncier entre deux GDPL. Ces groupements de droit particulier local qui rassemblent des gens liés par la coutume kanak. Et tous deux émanent du clan Têe Waka, propriétaire terrien d'une partie du foncier dans le Grand Nouméa.

Une case et un bois tabou ont été érigés pour marquer le caractère sacré de cette terre.
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Taku : «Préserver cette terre sacrée»
Le GDPL Taku, avec à sa tête Marie-Bernadette Togna, s’oppose à l’urbanisation des lieux dans le cadre de la Zac Dumbéa-sur-mer. «La priorité du GDPL Taku, c’est de préserver ce foncier, préserver cette terre qui est chère pour nous, qui est sacrée», explique le porte-parole du groupement, Karyl Mavoui. L'endroit est réputé être un ancien cimetière. «C’est un lieu intermédiaire, par rapport à notre monde à nous et le monde des vieux. C’est pour ça qu’on ne peut pas laisser cet endroit à l’urbanisation, parce que demain, ça n’aura plus aucune signification si les personnes qui vivent ici ne sont pas ressortissantes de cette terre.»
Les familles qui occupaient les lieux ont été évacuées ce jeudi matin.
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Blocage
Pour s’efforcer de préserver ces lieux considérés comme tabou, le GDPL Taku bloque depuis quatre mois le chantier diligenté par la Secal. L’aménageur de la ZAC pour le compte de la province Sud. Ce jeudi matin, les forces de l’ordre ont mis en œuvre l’arrêté d’expulsion envers les occupants de l’endroit, qui se sont retranchés un peu plus loin.
Cette évacuation s'est faite sur fond d'incendie.
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