Les stands étaient pleins et le public nombreux sur le parking de la Spanc pour cette quatrième brocante de l'année. Un retour à la vie pour la société protectrice des animaux de Nouvelle-Calédonie après trois mois et demi mouvementés. Il faut dire que le refuge de Koutio s'est retrouvé au centre des violences qui ont suivi le 13 mai. Comme se souvient le président de l'association Michel Gautier, "il faut bien se rappeler que juste à côté de nous, la station d’épuration des eaux a été pillée, les véhicules de cette station, incendiés. Les locaux du stade de sport ont été vandalisés aussi et en partie incendiés. Le seul endroit où il y avait une activité humaine, c’était le refuge". Un refuge qui comptait à l'époque et compte toujours aujourd'hui 125 animaux pensionnaires.
Grâce au courage de nos personnels, tout ceci a pu être préservé
Michel Gautier, président de la Spanc
Les employés soutenus par les bénévoles pendant les violences
Aujourd'hui, le refuge est toujours debout et les animaux se portent bien. Et cela, Michel Gautier le répète, "c'est grâce au courage de nos employés mélanésiens qui ont pu accéder au refuge et s’occuper des animaux pendant 4 semaines, jour et nuit. Parce que la nuit aussi, il fallait garder les infrastructures". Un courage auquel s'est ajouté la solidarité des bénévoles qui "se sont cotisés pour leur offrir des vivres de première nécessité. C’était ça le vivre ensemble pour nous et ça a permis un élan de générosité et le maintien du moral, c’est important".
L'association en mauvaise posture
Des bénévoles qui ont de nouveau répondu présents ce dimanche pour la brocante. Vaisselle, linge, livres, jouets... Cette vente à petits prix devrait permettre de renflouer un peu les caisses. Car "La Spanc est dans une situation difficile, financièrement même catastrophique". Selon son président, "nos besoins pour terminer l’année seraient de l’ordre d’une vingtaine de millions parce que nous avons un déficit d'au moins 50% depuis le début de l’année. Donc il faut éponger ce déficit en partie et avoir des fonds pour terminer l’année".
Dix fois moins d'adoptions
Et Michel Gauthier de rappeler que "nous n’avons perçu que 200 000 francs de subventions publiques depuis le début de l’année. C’est nettement insuffisant". Des subventions qui ne représentent que 12% du financement de l'association. "Cela veut dire que 88% de nos recettes, ce sont du mécénat, des dons des particuliers, des produits des activités que nous organisons comme la brocante aujourd’hui et le résultat des adoptions d’animaux. Or nous ne faisons adopter que peu d’animaux actuellement, environ dix fois moins que d’habitude".