Au Pic aux morts à Dumbéa-sur-mer, des travaux de défrichement ont été entrepris et des barrières, posées par la Secal, depuis un mois. La demande d’expulsion des personnes occupant les lieux a été examinée par la justice ce mercredi 7 décembre, au bout du quatrième renvoi.
"Besoin de récupérer" le terrain
Pour l’aménageur, il est urgent que les travaux reprennent. "Notre terrain fait aujourd’hui 86 hectares, introduit Me Philippe Reuter, avocat de la Secal. On souhaite pouvoir en disposer parce que ce terrain doit être aménagé entièrement. On a besoin de le récupérer. Ce que nous souhaitons, c’est s'intéresser au cas de ces gens pour les aider à se reloger ailleurs. Le terrain a été acheté par la Secal 3,5 milliards, avec la province Sud qui est garante. Aujourd’hui, nous avons des intérêts qui sont extrêmement importants parce que nous avons des emprunts en cours."
Défense complémentaire
Deux légitimités s’opposent, au sein du groupement de droit particulier local Taku. Elles sont, toutes deux, représentées par des avocats. Leur défense des intérêts des habitants du Pic aux morts est complémentaire. L’un, Me Martin Calmet, a plutôt plaidé sur le fond du dossier, la question du foncier.
"En réalité, la procédure qui était diligentée était une procédure qui aurait permis à la Secal de devenir légitimement propriétaire de ces terres du Pic aux morts. C’est ce qu’on conteste. On s’est battu pour montrer que la réalité des demandes de la Secal n’était pas justifiée.
Me Martin Calmet, avocat du GDPL Taku
"Le GDPL Taku se battra jusqu’au dernier moment pour que la terre, sur laquelle les ancêtres, de ces personnes et de ce peuple, soit respectée et qu’ils puissent en bénéficier", ajoute Me Calmet.
"Irrégularités"
Le deuxième avocat, Me Christelle Affoué, a défendu les personnes menacées d’expulsion en pointant du doigt les irrégularités du dossier de la Secal. "Deux jours avant l’audience, [elle] s’est désistée à l’encontre de huit des habitants parce qu’ils se sont rendus compte qu’ils s’étaient trompés [en les assignant], fait-elle savoir. C’est à la suite de notre argumentation que ça a porté à leur connaissance les irrégularités et les failles de leur dossier."
La décision doit être rendue le 13 janvier 2023. Pour autant, ce dossier complexe risque de se retrouver encore devant les tribunaux si aucun accord entre les parties n’est trouvé.