Prévention de la délinquance : Dumbéa tente le rappel à l'ordre

L'hôtel de ville de Dumbéa, à Koutio.
Trois élèves de Dumbéa ont étrenné mercredi le dispositif du rappel à l’ordre. Ayant dégradé leur collège, ou consommé de l’alcool et des stupéfiants, ils ont été reçus à l’hôtel de ville par le maire, les forces de l’ordre et leur chef d’établissement.
Au lieu du tribunal, direction l’hôtel de ville. A la place du juge, des assesseurs et du procureur, place au maire, à un gendarme, un policier, un représentant du vice-rectorat.... Chaque premier mercredi du mois, la municipalité de Dumbéa se donne désormais rendez-vous, à huis clos, avec des auteurs d’incivilités. 
 

Une mise en garde

Ce 4 septembre, le dispositif a commencé à être expérimenté avec trois jeunes habitants, scolarisés à trois endroits différents de la ville. Deux étaient entendus pour dégradations au sein de leur collège et le dernier, pour consommation d’alcool et de stupéfiants. Ils sont venus accompagnés de leurs parents. Et la séance de mise en garde, en présence du chef d’établissement, a duré une vingtaine de minutes. 
 

Eviter de continuer la procédure 

«Ça évite de continuer la procédure, c’est-à-dire qu’ils se retrouvent éventuellement devant les tribunaux», explique le maire, Georges Naturel. «C’est bien ça, le rappel à la loi : leur dire les poursuites qu’ils peuvent avoir s’ils continuent à faire ces faits. Et on va suivre ces cas.»  
 

C’est leur dire les poursuites qu’ils peuvent avoir s’ils continuent.
- Georges Naturel, maire de Dumbéa

 

Avec accompagnement

L’accompagnement des jeunes et de leurs familles revient au CLSPD, le Conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance. «Ce n'est pas un accompagnement de tous les jours, toutes les semaines», pose son coordinateur Sébastien Crougneau. «Mais plutôt veiller que les personnes se saisissent de l'information et aillent vers les structures qui vont pouvoir, elles, assurer un accompagnement réel et plus soutenu pour les personnes qui en auraient besoin. Soit sur les questions d'addiction, soit sur des questions de relations intra-familiales, de violences éventuelles, des difficultés d'insertion ou de soutien psychologique, tout simplement.»
 

Loi de 2007

Objectifs mis en avant par Dumbéa : ramener les jeunes auteurs sur le droit chemin dès les premiers actes de malveillance et conforter les parents dans leur rôle éducatif. Alternative aux poursuites judiciaires, le dispositif du rappel à l'ordre est stipulé dans la loi du 5 mars 2007 sur la prévention de la délinquance.
 

«Pour se conformer à l'ordre et à la tranquillité publics»

«Lorsque des faits sont susceptibles de porter atteinte au bon ordre, à la sûreté, à la sécurité ou à la salubrité publiques, y lit-on, le maire ou son représentant […] peut procéder verbalement à l'endroit de leur auteur au rappel des dispositions qui s'imposent à celui-ci pour se conformer à l'ordre et à la tranquillité publics, le cas échéant en le convoquant en mairie.» Avec cette précision : «Le rappel à l'ordre d'un mineur intervient, sauf impossibilité, en présence de ses parents, de ses représentants légaux ou, à défaut, d'une personne exerçant une responsabilité éducative à l'égard de ce mineur.»