Poignée de main chaleureuse entre Mickaël Forrest, membre du gouvernement calédonien en charge des sports, et Bernard Pontneau, président de la Section paloise. Une collaboration particulière commence avec ce club professionnel de rugby, sixième de l’élite française, le Top 14. Il s'engage à créer, en partenariat avec l'URC Dumbéa, un centre de préformation.
La Nouvelle-Calédonie veut soutenir le projet. " Nos techniciens vont travailler sur le contenu, les différents paramètres pour la création de cette nouvelle structure, explique Mickaël Forrest. Elle va s'appuyer sur notre plan stratégique adopté par le Congrès en 2019. Dans les mois à venir, nous reviendrons concrètement sur les différentes implications, notamment financières. Il faut regarder les opportunités pour notre jeunesse, notamment les potentiels dans le Nord et les îles qui ne sont pas suffisamment développés de notre point de vue."
Armés face au très haut niveau
L’ambition de ce qui serait une succursale de la Section paloise : donner les armes du très haut niveau à des joueurs de moins de seize ans, en fonctionnant étroitement avec les entraîneurs locaux. "Il s'agirait de mettre en place tous nos process, tous nos modules, notamment des modules de vie sur l'apprentissage de ce qu'ils trouveront sur place, dans un contexte plus compétitif que celui qu'ils connaissent, confie Bernard Pontneau. On utilisera de la data par rapport aux garçons, ce sera analysé. Il y aura des visioconférences, des gens de chez nous qui viendront ici, des gens d'ici qui iront chez nous. L'idée, c'est d'être au même niveau technique."
Accompagnements personnalisés
Son club est dans la continuité de liens noués dès 2018 avec l’URC Dumbéa à l'occasion du tournoi Griffins. Depuis, il a recruté deux jeunes du cru : Luka Vea et Ludovic Taufana. Brent Liufau, qui avait débuté au CREC de Nouméa, a lui aussi signé au centre de formation de la Section paloise. Il a connu une ascension assez impressionnante. "On a mis en place tout un accompagnement autour de lui", fait remarquer Lucas Broto, responsable du centre de formation de la Section paloise. "Au niveau du staff rugby, du staff prépa physique, du staff vidéo aussi, qui ont fait des travaux différents, personnalisés, dans l'idée de le suivre dans son ambition."
Une même approche : mieux préparer les jeunes
Un club qui insiste sur le projet d’hommes, afin de rendre les joueurs les plus épanouis possibles, et donc les plus performants. Avec un effectif réduit, mais des moyens renforcés autour des jeunes. L'Union rugby club de Dumbéa s'y est retrouvée. "L’histoire avec l’URCD et les premiers jeunes qui sont partis remonte à 2012", rappelle son vice-président, Frédérick Hervouët. "On a eu des retours de ce qui pouvait se faire, ou pas. Les échecs, et aussi les réussites. On s’est toujours dit qu’il fallait mieux préparer nos jeunes à partir. Ce club a fait la même approche. On a discuté plusieurs fois, avec des allers-retours, des échanges, et on a pu proposer un modèle qui permettait d’adosser à l’URCD une structure professionnelle."
"Complémentaire" du pôle espoir
Avec ce projet, quid du pôle espoir ? “C’est tout à fait complémentaire, estime Frérérick Hervouët. Des enfants qui sont en préformation, et sont détectés par l’académie pôle espoir, auront tout le travail fait en atelier de préformation. Ça peut même être un travail en étroite collaboration, pour mieux préparer les enfants qui peuvent être appelés à l’académie pôle espoir.” “Complémentaire”, c’est le terme également choisi par Mickaël Forrest, “parce que le pôle espoir est aussi développé à travers la Fédération française de rugby. En l’occurrence, là, c’est un club professionnel, avec plusieurs opportunités pour nous en termes d’accompagnement de notre jeunesse. Ce sont des couloirs différents qui s’inscrivent dans une dynamique commune.”