Un agent technique fauché à Dumbéa, le conducteur devra répondre d'homicide involontaire avec facteur aggravant

Carte de la Zac Panda
Son corps sans vie a été découvert par un collègue au soir du jeudi 25 novembre. L'automobiliste mis en cause est convoqué devant la justice le 1er février, il avait pris la fuite.

C’était vers 19h30, le jeudi 25 novembre : un corps sans vie était découvert à Dumbéa, sur le bas-côté de la voie express. Plus exactement au niveau de la Zac Panda, en direction de Païta. Il s'agissait d'un homme de 47 ans qui devait procéder à un balisage à l’aide d’un camion à ridelles. Employé de la société Pierre F, il a été retrouvé mort par un de ses collègues, dans la benne du véhicule stationné sur la bande d’arrêt d’urgence, face contre le sol.

Tout laisse à penser à une collision

Sa dépouille porte alors "les traces d’un polytraumatisme évocateur d’une collision" avec une voiture, relate le procureur de la République dans un communiqué. L’enquête, diligentée par la brigade territoriale de Dumbéa, va selon Yves Dupas "mettre en évidence que la victime était probablement en train de prendre le panneau de signalisation pour aller le positionner sur la voie publique". Et que son corps a été "vraisemblablement projeté sous le choc dans la benne du camion".

Témoin

"Le lendemain soir, le témoignage spontané d’un automobiliste ayant assisté à l’accident et relevé le numéro d’immatriculation du conducteur en cause, qui avait pris la fuite, a permis d’identifier l’auteur présumé de l’accident", continue le procureur. Or, vers 17h45, il se présentait à la gendarmerie "sachant que son véhicule était recherché dans le cadre de l’accident mortel".

Assoupi

Au cours de sa garde-à-vue, cet homme de 41 ans a reconnu "avoir consommé quelques bières, avant de s’assoupir au volant du véhicule de service qui lui avait été confié par son employeur". A son retour au sein de l’entreprise, craignant pour son travail, il dira avoir percuté un panneau de signalisation, pour expliquer les importants dégâts provoqués au niveau du pare-brise et de la carrosserie latérale, précise Yves Dupas. Quant au délit de fuite, "il prétendait qu’il avait paniqué, et admettait qu’il ne s’était pas arrêté en indiquant qu’il avait pensé à ce moment-là, avoir percuté un poteau".

Il encourt sept ans de prison

L'automobiliste, sans antécédent judiciaire, est convoqué le mardi 1er février devant le tribunal correctionnel. Il devra répondre d’homicide involontaire par conducteur, avec la fuite comme facteur aggravant. Ce qui lui fait encourir une peine de sept ans d’emprisonnement et une amende de 100 000 euros. "Conformément aux réquisitions du Parquet, ajoute le procureur, il a été placé sous contrôle judiciaire comprenant l’obligation de remettre son permis de conduire au greffe de la juridiction, l’interdiction de conduire tout type de véhicule à moteur, l’obligation d’un suivi médical en addictologie ainsi qu’un pointage tous les 15 jours à la brigade  de gendarmerie de son domicile."