Un champ d’ignames sur la butte de la mairie de Dumbéa

Préparation du sol avant la mise en terre des plants
Valoriser un élément fondamental du patrimoine de la culture océanienne au cœur de la cité et éduquer les enfants : c’est le crédo de cette opération qui a débuté mercredi 24 août dans la commune de Dumbéa, en Nouvelle-Calédonie.

Manger les ignames, c’est bien. Savoir quand et comment les planter, c’est encore mieux ! Pour cela, la ville de Dumbéa a eu une riche idée : créer un champ d’ignames en face de l’hôtel de ville. Objectif pour la commune : valoriser un élément fondamental du patrimoine culturel océanien au cœur de la cité et éduquer les enfants.

Opération transmission

Celia Martin, chef du service culture et patrimoine, accompagnait les élèves. Elle détaille l'opération : "Il y a des classes, des enfants qui viendront régulièrement, notamment pour ramasser les ignames, ce sera une étape phare l'année prochaine. On fera aussi un panneau qui expliquera l'intérêt d'avoir un champ d'ignames à l'hôtel de ville, mais aussi pour expliquer le cycle de l'igname, les différentes étapes de la plantation et les différentes variétés du tubercule qu'on peut trouver en Calédonie".

Désherbage avant la plantation

Première leçon : préparer le champ et nourrir la terre avec des intrants naturels issus de la commune : poussière de roche, fumier de poules et coquilles d’œufs. Keyra Streeter, élève de CM2, n'a jamais planté d'igname. Elle vient de plonger dans un monde nouveau. 

J'ai découvert que quand on enlève l'herbe, il faut enlever le bulbe sinon ça repousse.

Keyra, élève de CM2

Une première pour Keyra, mais pas pour Mickaël Sansoni, agriculteur de la commune spécialisé en agro-foresterie. Très investi dans ce projet, il forme avec humour les enfants et fournira gratuitement les semences d’ignames, soit une centaine de plants. "Je suis agriculteur, je suis parent et je suis aussi un habitant de Dumbéa et je pense qu'il n'y pas de séparation entre ces 3 rôles", dit-il et il ajoute : "C'est normal de donner du temps à notre mairie. C'est vrai que c'est difficile de changer les choses et d'amener d'autres méthodes de travail et que forcément ça va passer par eux, parce qu'il faut un changement dans le mental".

Prochaine étape : la plantation. Ce sera samedi avec les élus et le conseil des jeunes de la commune.

Le reportage de Caroline Antic-Martin et Carawiane Carawiane

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