Financement des transports en commun du Grand Nouméa : les collectivités ont trouvé un accord

En 2019, lancement du réseau Tanéo et du Néobus.
Après un échec en 2022, la province Sud et les quatre communes du Grand Nouméa ont trouvé un accord sur le financement du syndicat mixte des transports urbains (SMTU), qui gère le réseau Tanéo et les transports scolaires du secondaire. Une nouvelle clé de répartition a été adoptée par les cinq collectivités pour tenter de renflouer les caisses.

Plus de 20 000 personnes prennent tous les jours le bus pour se déplacer dans l'agglomération du Grand Nouméa. Que ce soit sur le réseau interurbain Tanéo ou sur le réseau de transport scolaire du secondaire. Les deux sont chapeautés par le syndicat mixte des transports urbains (SMTU).

Une structure dont le fonctionnement dépend principalement de financements publics. Les taxes sur les produits pétroliers et sur la transition énergétique alimentent une partie de son budget. Les contributions de la province Sud et des communes de Nouméa, Dumbéa, Païta et du Mont-Dore, une autre. Mais leur montant ne suffit plus. 

"L'échec" en 2022

En 2022, le SMTU avait demandé des économies à ses délégataires et une augmentation des contributions des collectivités. Ce qui avait soulevé des mécontentements de part et d'autre. La province Sud, Nouméa et Païta avaient accepté l'effort de 111 millions, décidé à la majorité du comité syndical. Dumbéa et le Mont-Dore avaient attaqué en justice, invoquant un non-respect des statuts du SMTU et une mise en danger de leurs finances. Elles avaient obtenu gain de cause.

Une nouvelle clé de répartition adoptée à l'unanimité

Après un an de rencontres, un accord a été trouvé. Il a été adopté à l'unanimité du comité syndical du 28 juillet. Voté par les conseils municipaux des quatre communes dans la foulée. Et enfin par l'assemblée de la province Sud, ce jeudi. Il acte une modification des statuts du SMTU. Notamment pour permettre une redéfinition de la clé de répartition des contributions des collectivités.

La province Sud participera à 50%

La province Sud participera à 50%, en fonctionnement et en investissement. Soit à hauteur de 1 à 1,4 milliard dans les années à venir. "La participation de la province Sud était déjà importante. Là, elle est inscrite dans le texte", explique Léa Tripodi, présidente du SMTU. Les 50% restant se partageront environ à 60% pour Nouméa ; 30% pour Dumbéa ; 3,72% pour le Mont-Dore ; 3,46% pour Païta. 

Des critères "plus objectifs" 

Des taux "évolutifs", précise Gil Brial. Ils sont en effet basés sur des critères de population, de fiscalité, de kilomètres de desserte, de nombre d'arrêts de bus ou encore d'investissements effectués dans chacune des communes.

Les collectivités ont pris conscience de l'importance des transports en commun.

Léa Tripodi, présidente du SMTU

L'évolution de la population et le rendement de la fiscalité par commune entraient déjà dans la clé de répartition précédente. Désormais, il est question de part relative et une pondération a été mise en place pour chaque critère. Résultat : des taux "plus objectifs", souligne Léa Tripodi. 

Les explications de Gil Brial, recueillies par Jaimie Waïmo et Cédric Michaut : 

 

Le syndicat des ouvriers et employés de Nouvelle-Calédonie (SOENC) Transports se dit rassuré. Cet accord va permettre "la continuité du service public" et donner "une bouffée d'oxygène" à tous les acteurs en charge du transport en commun dans l'agglomération. "Le transport en commun est un levier pour la lutte contre la vie chère et favorise le lien entre les classes sociales, les communes et les quartiers", souligne le syndicat dans un communiqué.