Portail fermé, au dépôt des bus Karuïa. Dans la nuit, une intersyndicale Usoenc-USTKE en a tout simplement bloqué l'entrée, à Ducos. Depuis presqu'un mois, le 16 mai exactement, une quarantaine de chauffeurs font grève. Ils réclament le treizième mois promis en février dernier, lorsque c'était les patrons qui étaient en grève, l'égalité salariale et la fin du système de pénalités qui plombe les recettes des petits contractants.
Difficile dialogue
Pour rappel, Karuïa est un GIE, groupement d'intérêt économique, composé d'environ 70 entreprises. Certains chauffeurs sont salariés. D'autres, non. Une situation complexe qui rend le dialogue difficile, le GIE renvoyant ces grévistes à des négociations internes à leur entreprise. "Un mois de conflit, une seule réunion, c'est pour ça qu'on est là ce matin, explique le secrétaire général du Soenc Transports, Francisco Sione. Leur structure, c'est un peu un mille-feuille, c'est pour ça que c'est compliqué. Mais quand on a 40 familles qui attendent, à un moment, il faut quand même avancer."
Présent ce matin devant l'accès au dépôt de bus, le président du GIE, Joseph Saliga, a assuré "qu'il n'y aura pas de réunion tant que le portail est bloqué. Si le dialogue a été long à se mettre en place, c'est parce qu'au début les chauffeurs se sont constitués en collectif, ce que le GIE ne reconnaît pas. Maintenant qu'il y a les syndicats, on pouvait envisager le dialogue social. Lundi, on a eu une réunion avec les entrepreneurs, on envisageait un mandataire pour aller discuter en leur nom. Mais tant que le dépôt est bloqué, on ne discutera pas."
Les lignes Nouméa ne fonctionnent pas
Conséquence pratique de cette situation pour les milliers d'usagers : les lignes de Nouméa ne peuvent pas circuler, à savoir la D1, la D2, la D3, la D4, la L3, la L4, la L5, la L6, la M1, la N1, la N2, la N3, la N4, la N5, la N6 et la N7. Selon Tanéo, pas de perturbation pour la ligne Néobus, ainsi que la L2, la L7, la L8, la D5, la M4, la P1, la P2, la P3 et la P4.