Il faut que les spécialistes viennent nous faire les constats, pour que derrière, on puisse travailler avec des chiffres arrêtés et officiels. J'attends ces documents pour pouvoir proposer au conseil d'administration de réfléchir à des solutions. Pour pouvoir indemniser, dans un premier temps, mais il faut aller plus loin.
- Lionnel Brinon, président de l'Agence rurale
Ravages considérables
En trois semaines, les ravages sont considérables. Dans certains vergers, c’est 90% de la production qui est détruite. Le salaire d’un an de travail et plus, qui s’envole.La prochaine cueillette, c'est octobre 2021. Vous devez entretenir vos arbres, et tout, pendant dix-huit mois, pour espérer qu'il n'y ait pas une catastrophe, encore, avant 2021. Et bien sûr, vous n'avez pas de chiffre d'affaires pendant dix-huit mois.
- André Estieux, producteur d’agrumes
Indemnisation, mais...
S'agissant d'une calamité naturelle, il ne fait pas de doute que les producteurs pourront compter sur une indemnisation. Mais elle ne dépassera guère les 50% du prix de vente espéré. Et ce n’est en aucun cas une solution face à ce fléau.C'est quelque chose qui revient régulièrement après les grandes sécheresses. On avait par le passé des sécheresses tous les sept à dix ans. Là, on traverse une période où on a une sécheresse tous les deux ans. On ne peut pas continuer simplement à attendre, et à indemniser les agriculteurs après, sans qu'on puisse apporter des solutions techniques durables.
- Lionnel Brinon
Un papillon connu
Et notamment bénéficier des résultats des recherches effectuées à l’Institut agronomique calédonien. Car ce papillon piqueur, on commence à bien le connaître.Ce papillon se développe sur une liane qui ne vit que dans les côteaux forestiers du centre de la Chaîne. Mais la présence des érythrines en plaine, à proximité des vergers, fait que ça apporte l'ensemble des conditions les plus optimales pour son développement.
- Christian Mille, responsable du laboratoire d’entomologie à l’IAC
Elevage d'Eudocima fullonia
Nom du responsable : Eudocima fullonia. Lise Leroy en a fait son sujet de thèse. Dans son élevage, les chenilles sont nourries avec des feuilles d’érythrines. Elle a même réalisé un cycle de reproduction complet en laboratoire. Une première. Mais le sujet de recherche porte sur les odeurs, celles qui vont l’attirer.Le but est de voir si, dans le milieu naturel, on va avoir la même réponse qu'on a obtenue en laboratoire. C'est à dire pouvoir capturer les papillons dans le milieu extérieur avec les odeurs qu'on a fabriquées.
- Lise Leroy, doctorante en écologie chimique à l’UNC
Pas de solution miracle
Certains résultats sont chargés de promesses. Mais foi de scientifique, il ne faut pas attendre UNE solution miracle. Ce ne peut-être qu’un ensemble de mesures, et peut-être des changements dans nos pratiques agricoles, qui protégeront efficacement du papillon piqueur.Un reportage de Bernard Lassauce et Claude Lindor :