Municipales : les enjeux à La Foa

Mairie de La Foa.
La Foa rime depuis longtemps avec son festival de cinéma, mais la commune est aussi un centre touristique. Elle s'est dotée d'infrastructures et de structures innovantes à l'image du Conseil de gestion de l’eau. L’eau, c’est l’un des enjeux de cette élection. 
L’eau est devenue une fête officielle à La Foa, mais pour certains habitants, c’est une denrée rare. C’est le cas sur la presqu’ile Lebris. La situation n’est ni nouvelle, ni étonnante pour ses habitants, et pour cause : au moment de l’achat de leurs terrains, l’absence d’eau courante et d’électricité était bien spécifiée dans le contrat. 
 

Pas d’eau à Lebris

Martine Lecras a fait construire sa maison il y a une vingtaine d’années. C’était alors un simple feu de villégiature. Désormais retraitée, elle est vit constamment depuis cinq ans et l’absence d’eau est désormais synonyme d’inconfort. « Mon jardin est très sec aussi. Donc pour pouvoir m’occuper de mes plantes correctement, je suis obligée d’arroser avec l’arrosoir. Je prends l’eau de la pluie ».
C’est donc l’eau de pluie qui lui permet de remplir ses différentes cuves. Elles peuvent contenir jusqu’à 18 000 litres au total.
« Toute l’eau qu’on récupère de la pluie, c’est pour la maison. Simplement pour la vaisselle, pour les toilettes, pour la douche. Mais l’eau pour boire, c’est bien souvent de l’eau qu’on achète en supermarché » explique Martine Lecras.

Beaucoup de retraités sont installés sur la presqu’ile. Une cuve municipale en centre ville leur permet de s’approvisionner. Sinon, il y a toujours la livraison à domicile.
 

La ressource en eau s’épuise

Jean-Pierre Blanc fait partie des quatre-vingts éleveurs du village.  Avec ses vingt-six boeufs, il a lui aussi des problèmes d’approvisionnement en eau. Même s’il est raccordé au réseau, au fil des années, il constate que la ressource commence à manquer. Cette année, ses captages sont presque totalement à sec. 
« J’ai la chance moi en plus d’être proche du village, donc j’ai l’eau chlorée. C’est comme ça, c’est dommage. C’est vrai qu’il y en a beaucoup qui nous font le reproche de donner de l’eau chlorée à boire à notre bétail, mais quand vous voyez nos trous qui sont secs, on n’a pas le choix ».
 

La lutte contre le braconnage

Broussard pur jus, porte-parole du collectif Vigilance éleveurs, Jean-Pierre Blanc s’est notamment fait connaître du grand public il y a quelques années. Il a mobilisé et mené des actions pour dénoncer le braconnage sur la zone de La Foa. 
« 2015, quatre cents têtes de bétail volées, abattues, pour un montant de 71 millions CFP. Ça représentait la perte financière que les éleveurs avaient subie. La période 2016-2018, on est tombé à cent têtes de bétail pour un montant de 20 millions CFP en gros de pertes. La période 2019, on n’a pas encore la totalité des chiffres, mais on est encore en dessous de ce chiffre là, donc effectivement, le travail a porté ».
Moins de braconnage, peu de délinquance, La Foa est encore une commune tranquille, bien ancrée dans sa ruralité. A signaler d’ailleurs que le nombre d’exploitations agricoles est en constante augmentation depuis cinq ans. 
Le reportage d’Isabelle Braouet et Claude Lindor 
LA FOA - MUNICIPALES 2020

 

La carte d'identité de La Foa