L’état du milieu terrestre s’évalue selon trois critères : l’air, la faune et la flore. Pour la flore, 63 points de mesure ont servi à alimenter l’étude de l'Observatoire de l'environnement (Oeil) : sur mine, à proximité de l’usine, dans les forêts nord et est ou encore au Pic du Grand Kaori. Près de 60 % de la flore a conservé son état initial, 25 % est modérément perturbé et 13 % fortement perturbé, essentiellement à proximité de l’usine.
Pour la qualité de l’air, les données sont réduites mais permettent néanmoins de relever deux incidents majeurs décrits par Léa Desoutter, chargée de mission environnementale pour l’Oeil. "Il y a quand même eu deux pics majeurs de dioxyde de soufre liés au fonctionnement de l’usine en mai 2019 et février 2020. Ils ont impacté la végétation aux alentour de l’usine." On peut observer des symptômes sur les feuilles. "Ailleurs dans les réserves naturelles, la forêt nord ou le pic du Grand Kaori, on n’observe pas de perturbations", précise-t-elle.
La principale menace reste l'érosion
Du côté de la faune, les oiseaux sont les plus impactés. Résultat de l’activité minière actuelle mais aussi héritage du passé. "On observe effectivement des scores modérés à fortement perturbés pour la plupart, indique Léa Desoutter. C’est essentiellement dû au fait, qu’à l’échelle de la zone, il y a une fragmentation forestière qui remonte à 150 ans. Elle a été accentuée par l’activité notamment au niveau de la fosse minière. Sur ces zones, quand il y a de petites [parcelles] forestières soumises aux bruits et aux poussières de l’activité minière, on observe une diversité en oiseaux moins importante."
Dans ce bilan 2020, l’Oeil précise que, pour le milieu terrestre, la principale menace pour les écosystèmes du Grand Sud reste l’érosion, intensifiée par les activités humaines d’hier et d’aujourd’hui.
En juillet dernier, l’Oeil avait actualisé son bilan environnemental de la zone Grand Sud et la commune de Thio.