Une opération a été menée dans la baie de Saint-Vincent pour dénoncer la pollution générée par l’activité minière. Chalands hors d'usage coulés, chenal obstrué et mangrove détruite pourraient donner lieu à une plainte. Mise en cause, la société Montagnat réfute les accusations.
Françoise Tromeur•
Il fait un temps à ne pas mettre le nez dehors, ce vendredi 15 février. Mais les pêcheurs de Tomo, à Boulouparis, sont fermement décidé à défendre la baie de Saint-Vincent contre la pollution de l’activité minière.
Des chalands hors d’usage lestés et coulés, ou encore ensevelis pour gagner du terrain sur la mer… Parmi ces carcasses de ferraille, un seul chaland est en cours de démantèlement. Là encore, les protestataires constatent des pratiques anti-environnementales. «Ces mineurs ne sont pas en règle. Mais est-ce que la Dimenc (*), est-ce qu elles Affaires maritimes, ne sont pas responsables?», questionne Mylène Aïfa, présidente du comité de gestion de la Zone côtière Ouest. «Moi, je dis aujourd’hui: c’est eux qui n’ont pas fait leur travail.»
La société minière Georges-Montagnat, propriétaire des lieux, réfute pour sa part ces allégations. Contactée par téléphone, elle assure que l’activité sur son site est systématiquement contrôlée par la Dimenc (*): certains de ses «chalands hors d’usage ont été remplis de schiste, et non de minerais, pour éviter qu’ils ne dérivent dans la baie, avant d’être démantelés».
«L’exploitant, lui aussi, a déjà commencé à traiter le sujet depuis quelques temps et a prévu un projet de démantèlement depuis plusieurs mois, ajoute-t-elle. En milieu d’année, normalement, l’ensemble des chalands auront été enlevés et démantelés. Dans tous les cas, les administrations compétentes suivent le sujet et s’il y avait défaut, les moyens réglementaires sont à notre disposition pour obliger l’exploitant à le faire.»
Plainte annoncée
Mais les pêcheurs de Tomo, les associations et les coutumiers ne comptent pas en rester là. Ils ont l’intention de porter plainte pour pollution et dégradation de leur environnement marin. Affaire à suivre…