Arrestation à l'île des Pins d'un croisiériste chinois recherché par Interpol

L'île des Pins, image d'illustration.
Les gendarmes ont procédé à une interpellation peu ordinaire, il y a dix jours, à l'île des Pins. Un croisiériste chinois activement recherché par Interpol a été cueilli à sa descente d'un paquebot, en baie de Kuto. Il devrait être extradé très prochainement vers la Chine.
L'homme était activement recherché depuis sept ans, pour des faits «d'absorption des deniers publics». L'équivalent, en droit français, de l'escroquerie ou l'exercice illégal de la profession de banquier. Il aurait détourné près de 240 millions CFP.
 

Mandat d'arrêt international 

Visé par un mandat d'arrêt international, l'escroc présumé a tenté de se faire oublier en Australie. Mais la justice chinoise n'a jamais enterré l'affaire. C'est d'ailleurs elle qui a alerté les autorités françaises de la possible présence du fugitif sur le Carnival spirit, en envoyant une demande d'arrestation provisoire. 
 

Contrôle

«Lorsqu'il est descendu à terre», explique Christian Pasta, avocat général près de la cour d'appel, «il y a eu un contrôle le concernant et il a été retenu par les gendarmes. Puis transféré à Nouméa où, dans l'intervalle, j'avais reçu tous les éléments permettant d'établir que cet individu était recherché par la police chinoise.»
 

Passage par le Camp-Est

Déféré au parquet, le sexagénaire a ensuite été écroué au Camp-Est, le temps pour la justice de statuer sur son sort. La procédure est désormais entre les mains de la chambre de l'instruction, qui examinera la validité des critères d'extradition. «Par exemple, détaille Christian Pasta, il faut vérifier que cette personne n'est pas poursuivie pour un délit politique, ce qui ne pourrait pas permettre l'extradition.» 
 

Notice rouge

Le ressortissant chinois a fait l'objet d'une des fameuses notices rouges d'Interpol qui font polémique: certains pays comme la Chine s'en serviraient contre leurs dissidents politiques. Vérifier cet aspect «est le travail de la chambre de l'instruction, réagit l'avocat général. Nous, nous sommes saisis, pour l'heure, d'un délit financier, qui est puni selon le code pénal chinois de dix années d'emprisonnement. Nous allons donc vérifier, au vu des pièces qui vont nous être communiquées, si effectivement ce n'est pas une infraction politique ou militaire déguisée.»
 

Décret du Premier ministre

Si cette demande d'extradition est validée, ce sera alors au Premier ministre, Edouard Philippe, d'en autoriser l'exécution, par décret.