L'île des Pins cherche à concilier tourisme de masse et développement durable

La restitution des ateliers dédiés au tourisme à l'île des Pins a souffert de la grève au sein d'Air Calédonie. Mais elle a tout de même lieu, jeudi. L'enjeu: mettre en œuvre une stratégie touristique sur mesure, concertée et durable.
Onze mois après les ateliers du tourisme organisés sur l’île des Pins, fin avril 2018, l’heure était à la restitution, ce jeudi. Il s’agissait de présenter les résultats de cette démarche qui se voulait participative, et la stratégie touristique sur mesure développée par la province Sud pour Kunié. 
 

Perturbé par la grève à Aircal

Le rendez-vous de Vao a été honoré en comité plus restreint que prévu: le syndicat des personnels d’Air Calédonie avait choisi ce jour pour un mouvement de grève qui a pour le moins compliqué la logistique de l’événement. Le député Philippe Dunoyer a donc commencé, au moment de présenter le geste coutumier, par «demander d’excuser le retard que l’on a pris par rapport au programme. C’est un retard dû aux aléas de la desserte aérienne et à l’annulation des vols». Une partie des participants ont été transportés par hélicoptère.
 
 

Désengorger

Sur le fond, la cinquantaine de présents ont évoqué les conclusions de ce qui a été un long chemin en commun. L’idée: intégrer dans la réflexion les acteurs locaux, la population et se diriger vers quelque chose de concerté et de durable, à l’échelle de l’île. «Comment accueillir un tourisme de masse en préservant et en protégeant l’endroit», formule Charles Tonkomboué, entrepreneur en activités loisirs. «Le but des ateliers, estime-t-il, c’est de diversifier les activités afin de [désengorger] les touristes qui arrivent en masse sur Kuto.» 
 

Sentiment d'envahissement

Les Kunié exprimaient notamment un sentiment d’envahissement quand des paquebots déversaient des croisiéristes par centaines sur les seules baies de Kuto et Kanumera. Une des solutions imaginées par la société Carnival cruise consiste à répartir les touristes ailleurs sur l’île des Pins, en leur proposant diverses activités. 
 
Le député Philippe Dunoyer a ouvert la journée.
 

«De bon augure»

La province souhaite que la démarche fasse date et soit éventuellement duplicable. Un travail de mise à plat, pour chercher l'équilibre à la fois sur le plan économique et le plan humain. «J’en attends beaucoup de choses, surtout au niveau de la jeunesse», réagit André Koutchawoua, habitant de la tribu de Youati et transporteur. «Les assises du tourisme sont de bon augure. Les jeunes sont totalement prêts à s’investir.»
 

Accompagner la jeunesse kunié

Mais il faut les accompagner, insiste Yaleta Koutchawoua, qui porte un projet de transport pour personnes à mobilité réduite: «On a pas mal d’hôtels, de sites touristiques, qui font travailler la population mais pas forcément les jeunes. Ce que j’espère, c’est qu’on puisse créer plus de structures sur l’île, pour les aider à prendre confiance en eux et apprendre à à être patrons d’eux-mêmes. On a beaucoup de jeunes bacheliers mais pas grand-chose à leur offrir. C’est peut-être la confiance qui manque.»

Un reportage d’Erik Dufour et Claude Lindor.
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