La restitution des ateliers dédiés au tourisme à l'île des Pins a souffert de la grève au sein d'Air Calédonie. Mais elle a tout de même lieu, jeudi. L'enjeu: mettre en œuvre une stratégie touristique sur mesure, concertée et durable.
Erik Dufour et Claude Lindor, avec Françoise Tromeur•
Onze mois après les ateliers du tourisme organisés sur l’île des Pins, fin avril 2018, l’heure était à la restitution, ce jeudi. Il s’agissait de présenter les résultats de cette démarche qui se voulait participative, et la stratégie touristique sur mesure développée par la province Sud pour Kunié.
Sur le fond, la cinquantaine de présents ont évoqué les conclusions de ce qui a été un long chemin en commun. L’idée: intégrer dans la réflexion les acteurs locaux, la population et se diriger vers quelque chose de concerté et de durable, à l’échelle de l’île. «Comment accueillir un tourisme de masse en préservant et en protégeant l’endroit», formule Charles Tonkomboué, entrepreneur en activités loisirs. «Le but des ateliers, estime-t-il, c’est de diversifier les activités afin de [désengorger] les touristes qui arrivent en masse sur Kuto.»
La province souhaite que la démarche fasse date et soit éventuellement duplicable. Un travail de mise à plat, pour chercher l'équilibre à la fois sur le plan économique et le plan humain. «J’en attends beaucoup de choses, surtout au niveau de la jeunesse», réagit André Koutchawoua, habitant de la tribu de Youati et transporteur. «Les assises du tourisme sont de bon augure. Les jeunes sont totalement prêts à s’investir.»
Accompagner la jeunesse kunié
Mais il faut les accompagner, insiste Yaleta Koutchawoua, qui porte un projet de transport pour personnes à mobilité réduite: «On a pas mal d’hôtels, de sites touristiques, qui font travailler la population mais pas forcément les jeunes. Ce que j’espère, c’est qu’on puisse créer plus de structures sur l’île, pour les aider à prendre confiance en eux et apprendre à à être patrons d’eux-mêmes. On a beaucoup de jeunes bacheliers mais pas grand-chose à leur offrir. C’est peut-être la confiance qui manque.»