INTERVIEW. "On a mis tout en œuvre pour relancer au plus vite l’activité", assure Thomas Quiros, directeur de la CMI, après la mort d'un employé à l'île des Pins

Scène de livraison de denrées alimentaires de Maré au dock de la Compagnie Maritime des îles, à Nouméa.
La Compagnie maritime des îles (CMI) relance ses rotations ce lundi après un arrêt de deux semaines à la suite de l'accident mortel à l’île des Pins. Kunié qui sera desservie cette semaine, comme Lifou, Maré et Ouvéa.

Cet accident tragique a marqué les habitants de Kunié. Alors que la Compagnie maritime des îles procédait au déchargement de marchandises à Kuto, sur l’île des Pins, le mercredi 25 septembre, un de ses employés est tombé à l’eau avec son chariot élévateur. L'homme, âgé d'une quarantaine d'années, n’a pas survécu. Après un tel drame, les rotations ont marqué une pause. La reprise est prévue dès ce lundi 7 octobre. Thomas Quiros, directeur de la CMI, fait le point sur la situation.


NC la 1ère : Depuis le drame de l’île des Pins, quel est l’état d’esprit de vos équipes ?

Thomas Quiros : Nous avons été touchés par ce drame. Toutes les équipes de la CMI et nous-mêmes avons été en état de choc. Toutes nos pensées sont allées vers notre collègue défunt, salarié et ami. On a immédiatement déclenché une cellule de soutien psychologique pour nos salariés. Tout le monde est choqué, bien évidemment, par cette perte tragique. Mais avec la conscience, pour tous, à la CMI, de la responsabilité que l'on a envers la desserte des îles, on a mis tout en œuvre pour arriver à relancer au plus vite l’activité.

Qu’est ce qui a été fait pour permettre cette relance ?

T.Q.: Tout d’abord, il a fallu faire des travaux sur le navire qui a été endommagé. Nous avons reçu toutes les autorités. Une enquête est en cours, évidemment. Je ne peux pas donner de détails là-dessus. Mais on a ouvert tous nos registres pour le bien de l’enquête menée en parallèle par la direction du travail et de l’emploi, la Cafat et notre autorité de tutelle, la direction des affaires maritimes.

Des mesures vont-elles être prises ?

T.Q.: Bien évidemment et quel que soit le résultat de l’enquête dans ce type de situation tragique, même sans savoir quelles sont les causes de l’accident, on met immédiatement tout un tas de mesures complémentaires à la sécurité.

La relance se fait ce lundi. Comment va-t-elle se passer ?

T.Q.: Sachant que nous avons été dans l’obligation de nous arrêter, nous avons relancé une semaine complète en faisant les quatre îles, en commençant par un premier passage sur Lifou avec un voyage unique. Ensuite, on revient à Nouméa, pour repartir. Mardi, nous serons à Lifou. Mercredi, le bateau rentre à Nouméa. On recharge pour faire un passage à Maré le jeudi. Puis, nous serons à l'île des Pins le vendredi. À Nouméa, on va réceptionner les marchandises, avant de repartir le vendredi soir, pour être samedi à Lifou et dimanche à Ouvéa.

Comment se passe la livraison de marchandises, qui a été perturbée par cet arrêt ?

T.Q.: Toutes les marchandises périssables ont été récupérées. Nous avons conservé en conteneur les marchandises déjà livrées. C’est la raison pour laquelle on fait ce premier [arrêt à Lifou], parce qu’on devait faire un voyage assez chargé. Sachant qu'en plus, on est en période de vacances scolaires et de mariage sur les îles. Donc, on met tout en œuvre pour vider toutes les marchandises restées sur Nouméa. Après cette semaine qui va être très chargée, on a planifié un arrêt technique. On n’a pas le choix, au niveau réglementaire. Ensuite, on remettra en place le même dispositif. C’est-à-dire qu’on va faire un voyage spécial sur Lifou et à nouveau, les quatre îles.

Allez-vous respecter ce calendrier jusqu’à la fin de l’année ?

T.Q.: Non, nous avons diffusé notre nouveau planning, puisqu’on venait de passer en double équipage. Nous allons intensifier nos rotations. C’est-à-dire qu'on fera les quatre îles toutes les deux semaines. Il y aura des voyages supplémentaires, aussi, sur Ouvéa, sur l’île des Pins, à la demande. La CMI est depuis plus de 20 ans au service des populations des îles. 

On met tout en œuvre pour investir et maintenir cette desserte, pour la sécuriser et aujourd’hui, on a été tragiquement touché par le destin.

Thomas Quiros, directeur de la CMI