Si les professionnels d’excursion de baleines ont débuté la saison avec inquiétude, ils affichent presque complet lors des vacances scolaires. Une affluence due à la présence marquée des cétacés, constate Julie Rerolle, responsable réservation d’un charter.
Le mois a été un petit peu difficile avec la météo, mais les baleines sont au rendez-vous. On en a vu quasiment tous les jours avec des beaux spectacles. On est super content de les avoir dans notre région, jusque-là que des belles rencontres, que des belles expériences.
Julie Rerolle, responsable réservation dans une compagnie de charter
Avec au minimum deux catamarans de sortie chaque jour, cette compagnie de charter opère depuis le port Moselle à Nouméa et à Prony. A l’affût du moindre sursaut de baleines, les skippers ont l’oeil pour repérer les cétacés. Il est toutefois proposé aux passagers de prendre des jumelles avec eux. "Le but, c’est d’aller dans la zone de Prony et l’île Ouen, puisque c’est là que les eaux sont calmes et assez profondes, explique Julie Rerolle. "Souvent sur le trajet, il n’est pas rare d’en trouver. Il est arrivé qu’à l’îlot Maître, on rencontre la maman et son bébé."
Un millier de baleines chaque année
Des baleines à bosse très présentes pour le plus grand plaisir du public, un constat encourageant aussi pour les scientifiques. Depuis plus de 25 ans, l’association Opération cétacés suit cette espèce qui vient se reproduire et mettre bas en Nouvelle-Calédonie. Les missions permettent de connaître la taille et la santé de la population, ainsi que les lieux d’alimentation et de reproduction.
"En Nouvelle-Calédonie, on pense aujourd'hui qu’on a entre 1000 et 1500 baleines qui visitent nos eaux, souligne Solène Derville, post-doctorante à l’IRD et à Opération cétacés. Pas systématiquement dans le lagon Sud, elles nagent aussi dans les fonds marins autour des îles Loyauté et de la Grande terre. C’est une population qui augmente petit à petit, mais qui est toujours considérée comme en danger, sur la liste rouge de l’UICN", l’Union internationale pour la conservation de la nature.
Une pratique encadrée
Du fait des menaces qui pèsent encore sur cette espèce, le code de l’environnement de la province Sud impose de ne pas s’approcher à moins de 100 mètres des animaux, de ne pas les suivre pendant plus d’une heure et de faire attention à sa vitesse. Les cétacés étant particulièrement sensible au bruit, rappelle Solène Derville.