Les futurs représentants de la province Sud au Cese font polémique

Tous les cinq ans, les provinces calédoniennes choisissent des représentants au Conseil économique, social et environnemental. Sur les 41 membres, la province Sud en désigne seize : associations, organisations professionnelles ou syndicats. Des choix qui étonnent, et font débat.

Le projet de délibération sera proposé jeudi matin à l’assemblée provinciale Sud. Il énumère les seize organisations désignées par la province Sud pour siéger au Cese, le Conseil économique, social et environnemental.

Mais d'ores et déjà, cette liste ne passe pas inaperçue, expliquent Bernard Lassauce et Claude Lindor:

©nouvellecaledonie


Quid de la CPME ?

Absence remarquée parmi les organisations professionnelles : la CPME - Confédération des petites et moyennes entreprises. Elle en représente près d’un millier. Un poids lourd de l’économie calédonienne et du salariat privé. Et un président qui dénonce un délit de mauvaise opinion.


«On n'est pas toujours d'accord»

«Les positions qu’on prend au sein du Cese ne plaisent pas à nos dirigeants. On n’est pas toujours d’accord avec eux et avec leur politique», relève Yann Lucien. «Ça permettait d’être informés en temps réel. Le fait de plus y être, il va falloir qu’on attende que les textes sortent pour être mis devant le fait accompli. Sans pouvoir donner notre point de vue.» 

Marche de l'USTKE le 1er mai 2018.


Ni USTKE ni «Fédé» ?

Même sentiment dans le collège syndical. Exit l’USTKE, et la Fédération des fonctionnaires, représentants historiques au Cese. Un sentiment d’incompréhension et de colère prédomine chez les fonctionnaires qui exigent des explications.

«Saisi la présidente de la province Sud»

«Nous, on a saisi la présidente de la province Sud avant-hier, par un mail dans lequel on lui demande de fournir les critères de sélection, au vu des associations et des syndicats dorénavant proposés au Cese», réagit Steeves Teriitehau, secrétaire général adjoint de la «Fédé». «Ils sont selon nous pas tous représentatifs de la société civile

Conférence de presse de la Fédération des fonctionnaires.


Sans EPLP et sans l'UFC

Enfin, parmi les associations, celle des défenseurs de l’environnement, connue et reconnue par ses positions : Ensemble pour la planète semble victime de ses oppositions. Eliminée aussi des débats, l’antenne calédonienne de l’UFC-Que choisir, pourtant l’unique association représentant les consommateurs. 


«De moins en moins écoutés»

«On peut estimer que les consommateurs ne sont pas une des composantes de la société», fait valoir Luce Lorenzin, présidente de l’UFC-Que choisir NC. «Or, depuis plusieurs mois, nous intervenons régulièrement auprès du gouvernement, pour rappeler que l’économie n’existe pas sans entrepreneurs, mais pas non plus sans consommateurs. Nous insistons, et nous voyons que nous sommes de moins en moins écoutés.»


«Un cœur une voix» ou la Bande à Nounou

Tout le contraire d’une association plus politique, comme «Un cœur une voix» qui milite pour une intégration de ses membres dans le corps électoral. Ou de l’association canine la Bande à Nounou. Elles siégeront, elles, au Conseil économique, social et environnemental.

Manifestation à l'appel de l'association «Un cœur une voix» à Nouméa.


Echange de communiqués

Calédonie ensemble s’en est ému dans un communiqué, intitulé «le Cese customisé par la province Sud». Ce mardi soir, l’exécutif provincial Sud lui répond par la même voie. Il indique que «la CPME siègera bien dans le futur Cese» à travers la Fédération des industries de Nouvelle-Calédonie, qui y est proposée par la province Nord. De même que l’USTKE, assure-t-il. 

«50 - 50»

Et d'estimer : «La province Sud a fait le choix de maintenir les équilibres du Cese en maintenant 50 % des seize associations nommées par rapport au mandat précédent et de proposer 50 % de nouveaux membres en phase avec les préoccupations actuelles des Calédoniens.»