Aldo Moyatea reprend la grande chefferie du Mont-Dore

Plus de deux ans après la mort de Robert Moyatea, son fils reprend la grande chefferie du Mont-Dore. L’étape précédant l’intronisation coutumière a eu lieu samedi à Saint-Louis. 25 chefs de clan ont signé le PV de palabre marquant la nomination administrative du nouveau grand chef.
A 43 ans, Adolphe Moyatea, que tous appellent «Aldo», est le nouveau grand chef du Mont-Dore. Il prend la suite de son père Robert Moyatea, décédé en mars 2017. Le procès-verbal de palabre a été signé samedi, à Saint-Louis, par 25 chefs de clan du Sud. Comme Christophe Gnibekan, le président du conseil. 
 
Christophe Gnibekan, président du conseil de la chefferie du Mont-Dore.
 

«Travailler ensemble»

Le nouveau grand chef espère œuvrer en bonne intelligence avec la chefferie Wamytan. «On va travailler ensemble, pose Aldo Moyatea. C’est plus trouver une entente, surtout pour notre jeunesse, pour que la jeunesse ait un repère, et faire en sorte que les choses aillent dans le bon sens.» 
 
 

«Beaucoup de responsabilités»

Qu’est-ce qu’être grand chef représente en 2019 ? Réponse : «Beaucoup de responsabilités et beaucoup de choses à traiter : les actes coutumiers, les cérémonies coutumières au niveau de la tribu [de Saint-Louis], mais c’est surtout trouver un consensus avec les gens, avec les familles, pour qu’il y ait la paix.» 
 
 

Reconnu par l'administration

Le document a été officialisé par la signature de l’officier public coutumier, ce qui permet au nouveau grand chef d’être reconnu par l’administration. «On lui donne des compétences administratives. C’est pour ça qu’aujourd’hui, on se réunit avec tous les chefs de clan», explique Augustin Katé, président de l’aire Drubea-Kapumë et membre du conseil de la chefferie du Mont-Dore. «Pour que demain, il puisse prendre des responsabilités.»  
 
Augustin Katé, président de l’aire Drubea-Kapumë.
 

Clans 

Avec la colonisation, des clans originaires de plusieurs régions de la Calédonie se sont installés à la tribu de Saint-Louis, au cours du vingtième siècle. Ils en sont devenus partie prenante. «Nous, on vient de Boulouparis, lance ainsi Jean-Charles Nemoadjou. Ils nous ont installés ici et par reconnaissance, nos vieux ont aidé à l’intronisation du vieux chef Moyatea.»
 
 

Etape suivante

Et d’ajouter à propos du fils : «Notre rôle, c’est d’être à côté de lui et le conseiller dans la mesure du possible, mais surtout l’épauler quand il y a quoi que ce soit.» La prochaine étape sera l’intronisation coutumière d’Aldo Moyatea, avec la participation des grandes chefferies de l’aire Drubea-Kapumë. 

Le reportage de Brigitte Whaap et Philippe Kuntzmann :
©nouvellecaledonie