Au Mont-Dore, quatre éboulements de terrain en 4 ans pour une famille de La Conception

Durant le passage du cyclone Dovi, la boue est montée jusqu'à la mi-hauteur d'un pan de mur de l'habitation de Fréderic Rannaou (notre photo) et Lindsay Fuller, avant de s'infiltrer dans quatre pièces.
La famille Rannaou/Fuller a essuyé quatre glissements de terrain en 4 ans, au Mont-Dore. Après le passage du cyclone Dovi, parents et enfants ont préféré quitter leur logement, situé lotissement Pellegrino, à la tribu de la Conception. Autour d'eux, la solidarité s'organise.

C'est une famille à bout de nerfs, qui vit des éboulements à répétition, depuis 4 ans. Si Lindsay Fuller et Frédéric Rannaou peuvent compter sur un élan de solidarité, à La Conception, la question des responsabilités reste en suspens. Ce samedi 19 février, c'est opération déblaiement pour Fréderic, aidé de ses amis. Dans la nuit du 10 au 11 février, le cyclone Dovi a provoqué une coulée de boue, la quatrième depuis 2018.

"L’écoulement de boue s’est collé à notre maison, sur cette hauteur-là", explique-t-il, en désignant la mi-hauteur d'un pan de mur extérieur de son habitation. "Nous avons eu quatre pièces avec de la boue partout. Nos biens ont malheureusement été endommagés. La boue est passée sous le parquet, les lits et les meubles ont les pieds qui gonflent. C'est un catastrophe", déplore ce propriétaire.

Une famille obligée de déménager à chaque grosse pluie

Une catastrophe encore visible malgré les nombreux nettoyages. Dans une pièce sinistrée vivait notamment le fils ainé du couple, âgé de 16 ans. "Tout était sous la boue. Là, il y avait son linge, les affaires de la rentrée, tout a été imbibé de boue", raconte Lindsay Fuller.

Famille et amis ont emporté meubles et affaires épargnées par la boue, des voisins compatissants ont offert un toit. Sauf pour nettoyer, trier, ranger, Frédéric, Lindsay et leurs deux enfants ne restent plus dans leur maison. Ils y vivaient heureux depuis 2012.

"C'est traumatisant, même si avec mon mari nous avons pris l'habitude, parce que cela fait 4 ans que cela dure", glisse Lindsay, émue. "Dès qu'il pleut, nous allons squatter chez une tantine, chez une cousine. Ils sont au courant de la situation. Nous avons vu venir ces grosses pluies et c'est notre voisine qui nous a proposé un hébergement, en attendant", salue-t-elle.

Même s'ils conservent une pointe d'humour, Frédéric et Lindsay sont émus et à bout de nerfs.

Des années de crédit à rembourser

Reste à déterminer la ou les causes de ces éboulements : voirie mal entretenue ou canalisations d’eau défectueuses, la bataille d’experts ne fait que commencer. "La mairie nous a dit que cela n'était pas de sa faute. On espère que ce quatrième éboulement et le fait que cela ne s'arrête jamais, et que c'est systématique dès qu'il y a un gros épisode pluvieux, ils vont accepter un peu cette responsabilité et que, si elle est avérée, ils vont nous aider. D'une façon ou d'une autre", espère Frédéric.

"Nous envisageons difficilement les années à venir, parce que nous savons que cela ne sera pas résolu du jour au lendemain et qu'il va falloir se reloger et pour autant nous avons encore des années et des années de crédit à rembourser. Nous savons que les temps à venir vont être très compliqués", sert-il les dents. "Nous allons manger du riz et du Maggi".

Un trait d’humour pour masquer leur peine et une lueur d’espoir pour comprendre les raisons de leur infortune. Frédéric et Lindsay seront enfin reçus par Eddie Lecourieux, maire du Mont-Dore, la semaine prochaine.

Retrouvez, ci-dessous, le reportage de Caroline Antic-Martin et de David Sigal :

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