Au Mont Dore, l’incendie de La Coulée a brûlé plus de 2500 hectares. Il a aussi ravagé des espèces endémiques rares, parmi lesquelles un arbuste, sans doute disparu à tout jamais. Pour les botanistes de l'association Endemia, c'est toute la biodiversité calédonienne qui est en péril.
Antoine Le Tenneur et Michel Bouilliez ( avec CM)•
Notamment ce disparu à tout jamais : un simple arbuste, décelé il y a à peine un an et connu uniquement dans ce massif. Le Pichonia munzingeri, dont toutes les populations connues ont brûlé cette dernière semaine.
« C’est une espèce qui a été découverte très récemment, donc potentiellement, il y a d’autres espèces non encore connues, très proches de Nouméa, qui ont pu disparaître dans ces incendies » explique Shankar Meyer, coordinateur de l’association Endemia.
Toute la biodiversité concernée
Pour les membres de l’association Endemia, passionnés de notre biodiversité, la nature semble ici en voie d’extinction.
« C’est l’intégralité du milieu qui disparaît, donc c’est la forêt, les maquis, tous ces milieux qui abritent une multitude d’espèces. Pas uniquement des espèces rares. Une forêt, c’est pas seulement des espèces de plantes, c’est aussi des lézards, des escargots, des insectes, des oiseaux… C’est tout un écosystème et c’est toute une vie qui est en train de se transformer en pierre » se désole Vanessa Hequet, botaniste de l’IRD.
Une telle richesse de flore dévastée par les feux, et un pays qui porte de mieux en mieux son surnom, le Caillou. Le reportage d’Antoine Le Tenneur et Michel Bouilliez